P-au-P, 21 avril 2021 [AlterPresse] --- Le gouvernement de facto en Haïti se livre à des dépenses excessives, pour faire entendre sa voix sur la situation du pays dans les couloirs du pouvoir de l’administration américaine, révèle un article portant la signature de la journaliste Jacqueline Charles, publié le mardi 20 avril 2021, par le journal Miami Herald et consulté par l’agence en ligne AlterPresse.
Au mois de mars 2021, quatre nouveaux membres de haut niveau ont été ajoutés à l’équipe de lobbying, dont un ancien ambassadeur des États-Unis en République Dominicaine, un ancien chef de cabinet de l’Organisation des États américains (Oea) et deux donateurs démocrates influents.
Ces fortes sommes d’argent en lobbying, qui s’élèvent à environ 804 mille dollars américains (Ndlr : US $ 1.00 = 84.00 gourdes ; 1 euro = 101.00 gourdes ; 1 peso dominicain = 1.50 gourde aujourd’hui), sont versées pour aider le président de facto, Jovenel Moïse, à redorer son image et avoir bonne presse internationalement ».
Jovenel Moïse est de plus en plus assiégé par les critiques des membres du Congrès étasunien et par les appels à la démission de ses compatriotes.
Il y a en Haïti « plus de 4,4 millions de personnes en insécurité alimentaire, une inflation à deux chiffres et une pauvreté chronique en nette progression », rappelle le journal floridien, Miami Herald.
« Se référant à des archives, les contrats du gouvernement haïtien s’élèvent à environ 804 mille dollars américains par an en frais de lobbying. Le montant réel, cependant, est beaucoup plus élevé. D’autant plus que la valeur totale du contrat de la firme Mercury Publics Affairs n’a donc pas été divulguée publiquement », fait savoir le journal Miami Herald.
La plupart des contrats du gouvernement haïtien mentionnent l’ambassade du pays à Washington et son ambassadeur, Bocchit Edmond, comme contractants.
Avec l’influent donateur démocrate Ralph Patino, Bocchit Edmond a signé un contrat, fin février 2021, afin de consulter et fournir des conseils stratégiques à l’ambassade d’Haïti, ainsi que de consolider des relations positives avec les États-Unis d’Amérique, souligne le journal floridien.
« Les frais mensuels de Patino sont plus élevés que ce que la plupart des municipalités américaines paient pour les lobbyistes de Washington », note, entre autres, Miami Herald.
Parallèlement, l’homme d’affaires haïtien, le Dr. Reginald Boulos, déploie des efforts de lobbying pour contrer le message du gouvernement haïtien à travers le cabinet Estopinan Group LLC, dirigé par Art Estopinan, ancien chef de cabinet de la représentante Illeana Ros-Lehtinen, rapporte le journal Miami Herald.
Ces messages portent, en effet, sur la détérioration de la situation des droits humains en Haïti, y compris les enlèvements et la violence.
En Haïti, la situation continue de s’aggraver, notamment le climat d’insécurité où les actes d’assassinats et de kidnapping ne cessent point d’augmenter.
11 jours après l’enlèvement puis la séquestration de 10 personnes, dont 7 religieuses et religieux, l’église catholique romaine en Haïti décide d’observer à nouveau un arrêt de travail, dans toutes ses institutions, y compris les écoles congréganistes, sauf les hôpitaux et centres de santé, pour réclamer la libération des otages, retenus, depuis le 11 avril 2021, par le gang 400 mawozo.
Du mercredi 21 avril au vendredi 23 avril 2021, toutes les institutions et écoles catholiques romaine, à l’exception des hôpitaux et centre de santé, sont fermées, en signe de protestation contre les actes de criminalité, dont le kidnapping. [mj emb rc apr 21/04/2021 15:55]