P-au-P, 20 avril 2021 [AlterPresse] --- Le président de facto Jovenel Moïse, qui multiplie des rencontres auprès des représentants des deux autres pouvoirs, en l’occurrence le président du sénat, Joseph Lambert, et celui de la Cour de Cassation, René Sylvestre, en vue d’un dénouement à la crise actuelle, devrait plutôt opter pour un accord politique devant organiser son départ, suggère à Moïse, le sénateur Patrice Dumont, dans une interview accordée à l’agence en ligne AlterPresse.
Une grande majorité de la population et différentes institutions ont constaté, depuis le 7 février 2021, la fin du mandat de Jovenel Moïse, alors que ce dernier continue de tenir tête, regrette Dumont.
« Si nous allons négocier, dialoguer avec Jovenel Moïse, comme étant un président normal, à ce moment-là, ce serait un pays qui se trahit lui-même (…) Le pays doit respecter l’article 134-2 de la Constitution. (…) Jovenel Moïse doit accepter qu’on le sauve, c’est-à-dire qu’on organise son départ ».
Dans un tweet, Jovenel Moïse déclare encore rester ouvert au dialogue, en vue de parvenir à résoudre la crise en Haïti, à l’issue d’une rencontre, le lundi 19 avril 2021, avec le présidents du sénat, Joseph Lambert, et celui de la Cour de Cassation, René Sylvestre, également président du Conseil supérieur du pouvoir judiciaire (Cspj).
Cette crise socio-politique et économique mine le pays depuis 1806, selon Jovenel Moïse, qui refuse de parle de la mauvaise gestion caractérisée, depuis 2011, du régime tèt kale.
Récemment, la plateforme interreligieuse Religions pour la paix a été obligée d’abandonner une initiative, visant à faciliter un dialogue entre les protagonistes politiques, pour trouver une solution à la crise.
« Un accord politique est indispensable entre les Haïtiennes et Haïtiens. C’est le seul instrument capable de légitimer les dispositions sérieuses, qui doivent sortir le pays de cette crise trop longue », estime, de son côté, Joseph Lambert, sur son compte Twitter.
Le parlementaire dit plaider en faveur d’un renouvellement urgent du personnel politique et d’une réforme constitutionnelle, tout en soutenant l’inopportunité du référendum sur une nouvelle Constitution, qu’ambitionne de faire unilatéralement Jovenel Moïse, le 27 juin 2021, malgré le rejet des forces vives en Haïti.
La population a bien conscience qu’il faut renouveler le personnel politique du pays et en assurer sa légitimité, souligne le sénateur de l’Ouest, Patrice Dumont.
Toutefois, l’organisation des élections n’est pas possible avec « ce Conseil électoral provisoire (Cep) inconstitutionnel et illégal et la carte controversée Dermalog - du nom d’une firme allemande, à laquelle a été confiée la production, malgré un avis défavorable, à deux reprises, de la Cour des comptes et du contentieux administratif (Cscca) -, que posséderaient seulement 3 millions de personnes, rappelle le parlementaire Patrice Dumont. [mj emb rc apr 20/04/2021 15:39]