P-au-P, 6 avril 2021 [AlterPresse] --- « Le gouvernement haïtien ne ménage aucun effort pour assurer le plein respect des libertés individuelles et des droits fondamentaux de toutes les citoyennes et de tous les citoyens par toutes les institutions de l’Etat. ».
C’est en ces termes qu’a répondu le représentant permanent d’Haïti auprès des Nations Unies, Antonio Rodrigue, à la récente déclaration du Conseil de sécurité de l’Organisation des Nations unies (Onu), dans une correspondance adressée à la présidente du dit Conseil, l’Américaine Linda Thomas-Greenfield.
Le Conseil de sécurité avait exhorté, le 24 mars 2021, les autorités haïtiennes à « opposer d’urgence une réponse coordonnée, pour montrer qu’elles sont déterminées à remédier à la détérioration des conditions de sécurité dans le pays. »
Cette réponse doit freiner les activités illicites des bandes armées et l’augmentation des cas d’enlèvements, des homicides et des viols, dans le pays, avait recommandé Linda Thomas-Greenfield (membre du Parti démocrate étasunien et ambassadrice des États-Unis d’Amérique auprès des Nations unies depuis le 23 février 2021).
Par rapport à cette recommandation, l’ambassadeur haïtien a évoqué des enquêtes systématiques conduites par l’Inspection générale enquête sur tout cas de violation de droits humains répertorié, notamment au cours des manifestations sur la voie publique.
Des poursuites sont engagées contre les policiers jugés fautifs, conformément aux lois et règlements régissant le fonctionnement de l’institution, ajoute-t-il.
Des efforts sont également déployés par le gouvernement haïtien pour rétablir la paix et la sécurité sur toute l’étendue du territoire de la République et créer les conditions optimales nécessaires à la tenue d’élections libres, démocratiques et crédibles à tous les niveaux.
Il souligne combien l’extrême précarité de la situation socioéconomique constitue l’un des facteurs de la prolifération des groupes armés et de la détérioration du climat sécuritaire.
Par ailleurs, Antonio Rodrigue reproche au Conseil de sécurité de passer sous silence les nombreux crimes et assassinats de policiers survenus récemment dans le pays alors qu’il insiste sur des possibles cas de violations des droits humains rapportés durant les manifestations.
« Pas moins de 12 policiers ont été assassinés entre le 12 et le 22 mars, soit au cours d’opérations policières menées contre les groupes criminels qui terrorisent la population au quotidien, soit à l’occasion des manifestations violentes organisées par des franges de l’opposition radicale et antidémocratique », souligne-t-il.
Il déplore le fait qu’aucune mention de ces crimes odieux et spectaculaires n’a été faite dans la déclaration du Conseil de sécurité, tout comme des actes de violence répétés de l’organisation criminelle dénommée « Fantom 509 ».
Le directeur général de la Police nationale d’Haïti (Pnh), l’ancien militaire Léon Charles, avait annoncé le renvoi immédiat de tous les policiers, qu’il identifie comme des membres de Fantom 509, dont le coordonnateur du Syndicat de la Police nationale d’Haïti (Spnh-17), l’inspecteur principal Jean Elder Lundi.
Léon Charles, dénoncé par plusieurs secteurs comme un « instrument politique » aux mains du régime de facto, avait également menacé de « procéder à l’arrestation, pour usurpation de titre, de toutes celles et de tous ceux, qui continuent de porter l’uniforme de la Phn, après leur révocation. »[emb apr 06/04/2021 12 :40]