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29 mars 1987-29 mars 2021, 34e anniversaire de la Constitution haïtienne

Droits humains et Politique : Poursuite des mobilisations en Haïti et à l’étranger, pour exiger le respect de la Constitution

P-au-P, 29 mars 2021 [AlterPresse] --- Après la grande mobilisation, le dimanche 28 mars 2021, sur le territoire national, plusieurs milliers de manifestantes et manifestants se sont mobilisés à nouveau, ce lundi 29 mars 2021, dans la capitale, Port-au-Prince, les villes de provinces ainsi qu’à l’étranger, en vue d’exiger le respect de la Constitution et de s’élever contre la dictature en Haïti, a observé l’agence en ligne AlterPresse.

A l’occasion de la célébration du 34e anniversaire de la Constitution haïtienne du 29 mars 1987, les protestataires ont dénoncé le projet de référendum illégal du président de facto Jovenel Moïse, pour une nouvelle Constitution unilatérale.

Ayant démarré sur la place de la Constitution, au Champ de Mars, le plus parc de places publiques dans la capitale, Port-au-Prince, la foule de protestataires, dont beaucoup étaient munis du drapeau national bleu et rouge, ont parcouru l’avenue John Brown communément appelée « Lalue », l’avenue Martin Luther King communément appelée « Nazon », avant de traverser le carrefour des routes de Delmas et de l’aéroport international de Port-au-Prince, dénommé Kafou rezistans (Carrefour de la Résistance).

Accompagnés d’un véhicule sonore créant l’animation, à travers des chansons engagées durant le parcours, les manifestantes et manifestants ont logé la route de Delmas, la rue Christ-roi, l’avenue Lamartinière plus connue sous le nom de « Bois Verna », pour aboutir au Champ de Mars.

Les agents de la Police nationale d’Haïti (Pnh) ont fait usage de gaz lacrymogènes pour disperser la manifestation au niveau du Champ de Mars, où les protestataires ont répliqué par des jets de pierres.

A la fin de la manifestation, organisée le dimanche 28 mars 2021, dans la même optique, des gaz lacrymogènes ont été aussi lancés au Champ de Mars.

« L’organisation des États américains (Oea) et le Bureau intégré des Nations unies en Haïti (Binuh) = système d’exploitation. Haïti ne retournera pas dans la dictature. Non à l’insécurité », figuraient parmi les messages, véhicules sur des pancartes brandies, lors d’un sit-in, organisé, ce lundi 29 mars 2021, à l’entrée du marché communal de Jacmel (principale ville du département du Sud-Est d’Haïti), toujours pour exiger le respect de la Constitution.

Les protestataires menacent de bloquer le pays, pour exprimer leur désaccord face à la tenue d’un éventuel référendum illégal, annoncé par le régime de facto, pour faire adopter son projet de nouvelle Constitution, élaborée de manière unilatérale.

Les dimanche 28 mars et lundi 29 mars 2021, les protestataires ont retiré, avec colère, sur diverses artères, les affiches annonçant le référendum illégal, projeté par le régime de facto.

« Toutes les habitantes et tous les habitants doivent s’indigner. L’article 284-3 interdit le référendum populaire. Comment se fait-il qu’une seule personne, sans droit ni qualité, se permet-il de le faire ? », se demande, l’air nerveux, un protestataire, qui s’adressait à la foule.

Les manifestantes et manifestants ont dénoncé le climat de criminalité dans le pays, alimenté par la fédération des gangs armés dénommés G9 et la mainmise du pouvoir en place sur l’institution policière.

Ils réclament de meilleures conditions de vie, un climat sécuritaire et le respect des droits humains sur le territoire national.

« La France ne peut pas promouvoir la démocratie en France et consolider la dictature en Haïti. Ce n’est pas possible », déplore un protestataire, lors d’un autre sit-in, organisé, ce lundi 29 mars 2021, à Paris, la capitale de la France.

« Non à la dictature en Haïti », ont scandé plusieurs dizaines de personnes pour manifester leur solidarité à Haïti. [mj emb rc apr 29/03/2021 16:09]