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Droits humains : La Pohdh dénonce des persécutions politiques à l’encontre de plusieurs policiers nationaux syndiqués en Haïti

P-au-P, 25 mars 2021 [AlterPresse]--- la Plateforme des organisations haïtiennes des droits humains (Pohdh) condamne les persécutions politiques, à l’encontre de plusieurs policiers nationaux syndiqués, dont le coordonnateur du Syndicat de la Police nationale d’Haïti (Spnh-17), Jean Elder Lundi, de la part du directeur général par intérim de l’institution policière, Léon Charles, dans une note transmise à l’agence en ligne AlterPresse.

La création du Spnh-17 constitue une avancée démocratique face à un régime fasciste, qui cherche à instrumentaliser et polariser la Pnh, souligne la Pohdh.

La Pnh a encore émis des avis de recherche à l’encontre de plusieurs autres personnes, dont l’ancienne coordonnatrice du Spnh-17, Yanick Joseph, pour leur implication présumée dans de multiples cas d’infractions criminelles, dont assassinat, tentative d’assassinat, destruction de biens publics et privés.

L’institution policière les accuse de faire partie du groupe Fantom 509.

La Pohdh reste persuadée que les mauvaises conditions de travail des policiers, l’absence d’un leadership responsable et la politisation de la Police nationale sont à la base des bouleversements enregistrés, ces derniers temps, lors des violences de la part de policiers se réclamant du groupe Fantom 509.

Un policier de l’Unité départementale de maintien d’ordre (Udmo) a été tué et un autre blessé par balles, à Delmas, en marge d’un mouvement, le lundi 22 mars 2021, de policiers se réclamant du groupe Fantom 509.

« Ces agissements contraires aux valeurs démocratiques sont de nature à ternir l’image de l’institution policière, qui traverse un moment difficile et inquiétant », blâme la Pohdh.

En 2020, l’Office de la protection de la citoyenne et du citoyen (Opc) avait qualifié de « grave atteinte » à la liberté syndicale en Haïti, le renvoi, le mardi 18 février 2020 par la direction générale de la Pnh, de policiers nationaux protestataires, dont plusieurs membres du Spnh-17, qui réclamaient de meilleures conditions de travail au sein de l’institution policière. Des membres du Spnh-17, qui seront réintégrés le 12 mars 2020, à la suite de mouvements de protestations de différents secteurs.

« Le Spnh-17 n’est pas Fantom 509. Le Spnh-17 est une structure syndicale bien organisée, qui détient une reconnaissance légale de l’État haïtien. Nous sommes dans notre plein droit, nous sommes des vivants, non des fantômes », a déclaré Synci Domond, porte-parole du syndicat de police, en conférence de presse, le mardi 23 mars 2021.

« Au lieu d’aller chercher les corps des policiers (tués lors de l’opération policière ratée du 12 mars 2021 à Village de Dieu, vers la périphérie sud de la capitale, Port-au-Prince), les autorités policières préfèrent nous mettre la pression, nous faire peur, nous associer à Fantom 509 et émettre des avis de recherche contre nous », a-t-il dénoncé.

Le Spnh-17 critique une volonté préétablie, du côté du haut État-major de la Police nationale d’Haïti, d’entraîner le fiasco de l’opération antigang, menée le vendredi 12 mars 2021, à Village de Dieu, qui a coûté la vie à plusieurs policiers nationaux.

Pour sa part, l’Organisation des citoyennes et citoyens pour une nouvelle Haïti (Ocnh) invite les membres du Conseil supérieur de la police nationale (Cspn) à tirer les conséquences de leur incapacité à rétablir l’ordre dans le pays et à soumettre leur démission pour motif d’incompétence. [dj emb rc apr 25/03/2021 16:40]