P-au-P, 23 mars 2021 [AlterPresse] --- Le Syndicat de la Police nationale d’Haïti (Spnh-17) ne fait pas partie du groupe Fantom 509, tient à préciser le porte-parole de ce syndicat à l’attention du directeur général de la Pnh, Léon Charles.
« Le Spnh-17 n’est pas Fantom 509. Le Spnh-17 est une structure syndicale bien organisée, qui détient une reconnaissance légale de l’État haïtien. Nous sommes dans notre plein droit, nous sommes des vivants, non des fantômes », déclare Synci Domond, porte-parole du syndicat de police, lors d’une conférence de presse, ce mardi 23 mars 2021, à laquelle a assisté l’agence en ligne AlterPresse.
Le Spnh-17 défend l’institution, la dignité, l’intégrité physique et morale des policières et policiers, même après leurs morts, insiste-t-il.
« Au lieu d’aller chercher les corps des policiers (tues lors de l’opération policière ratée du 12 mars 2021 à Village de Dieu, vers la periphérie sud de la capitale, Port-au-Prince), les autorités policières préfèrent nous mettre la pression, nous faire peur, nous associer à Fantom 509 et émettre des avis de recherche contre nous », dénonce-t-il.
Le Spnh-17 critique une volonté préétablie, du côté du haut État-major de la Police nationale d’Haïti, d’entrainer le fiasco de l’opération antigang, menée le vendredi 12 mars 2021, à Village de Dieu, qui a coûté la vie à plusieurs policiers nationaux.
Ceci explique pourquoi il ne prend, jusqu’ici, aucune mesure, pour aller chercher les corps des policiers assassinés, dit-il.
« La vie des différents membres du syndicat est en danger », révèle le Spnh-17, qui appelle les syndicats à travers le monde à se tenir à ses côtés, dans le cadre de sa lutte, et à jeter un regard sur ce qui s’y passe.
Le directeur général de l’institution policière, Léon Charles, a annoncé le renvoi immédiat de tous les policiers, qu’il identifie comme des membres de Fantom 509, dont le coordonnateur du Syndicat de la Police nationale d’Haïti (Spnh-17), l’inspecteur principal Jean Elder Lundi, dans un communiqué.
Léon Charles menace également de « procéder à l’arrestation, pour usurpation de titre, de toutes celles et de tous ceux, qui continuent de porter l’uniforme de la Phn, après leur révocation ».
La Pnh a émis un avis de recherche contre les policiers Jean Elder Lundi, coordonnateur du Spnh-17, Alexandre Pascal, Abelson Gros Nègre, Ludner Louis, Dario Antoine, Guerby Geffrard et James Josué Jules (ex-policier), pour « crimes, assassinats, destructions de biens publics et privés », entre autres.
Une « grave atteinte » à la liberté syndicale en Haïti, aux yeux de l’Office de la protection de la citoyenne et du citoyen (Opc), des policiers nationaux protestataires ont été renvoyés, le mardi 18 février 2020, par la direction générale de la Pnh, puis réintégrés le 12 mars 2020.
Il s’agissait à l’époque de Yanick Joseph, agente II et coordonnatrice du syndicat de la Pnh, Jean Elder Lundi, inspecteur principal, Alberson Gros Nègre, agent II, et Gédéon Mombrun, agent II.
Des poursuites judiciaires sont enclenchées contre cette bande, qui sème la terreur et la mort dans le camp des policiers et les familles haïtiennes, indique la Pnh.
La direction générale de la Pnh affirme condamner l’assassinat du policier Pierre-Richard Mystal et la blessure par balle d’un autre agent, le lundi 22 mars 2021, en marge d’une manifestation du groupe Fantom 509, à Delmas.
Pour sa part, le Bureau intégré des Nations unies (Binuh) se dit attristé par la nouvelle de la mort de ce policier national, lors d’un mouvement de policiers se réclamant du groupe Fantom 509.
« Ces actes de violence fratricide fragilisent la cohésion indispensable à la Pnh », déplore le Binuh, tout en appelant les autorités à privilégier la cohésion de la Pnh et la recherche de solutions pacifiques.
Le département d’État américain estime que le groupe d’hommes en armes, baptisé Fantom 509, serait une organisation criminelle, dans une alerte de sécurité, émise ce lundi 22 mars 2021. [mj emb gp apr 23/03/2021 16:40]