P-au-P, 17 juin 05 [AlterPresse] --- Le colonel Boulbars Elouafi de la force onusienne en Haïti a confirmé, le 16 juin dans la capitale haïtienne, l’arrivée à terme du mandat du général brésilien Augusto Heleno Ribeiro Pereira à la tête du contingent militaire de la Mission des Nations Unies pour la Stabilisation en Haïti (MINUSTAH).
« Depuis le 30 mai dernier, le général Augusto Heleno avait écrit au Ministère brésilien de la défense que son mandat arrive à sa fin. Jusqu’à présent, il n’y a aucune suite dans ce dossier, ni de la part de l’ONU ni de la part du Brésil », a précisé le colonel marocain, porte-parole militaire de la MINUSTAH.
Le général Heleno dit, quant à lui, attendre la décision de son pays et de l’Organisation des Nations Unies pour communiquer le nom de son successeur. « J’ai écrit à mes supérieurs, il y a trois mois de cela, pour désigner à ma place un autre général brésilien », a-t-il fait savoir.
Des informations en provenance du Brésil laissent croire que le général Heleno pourrait être remplacé par son compatriote le général Terra Amaral.
Le 1er juin 2004, la Mission des Nations Unies pour la Stabilisation en Haïti a pris le relais de la Force multinationale intérimaire en Haïti. Conformément à la résolution 1542 de l’ONU, 8322 hommes sont déployés dans le pays dont 6700 militaires et 1622 policiers civils (CIVPOL).
Dans ses premières déclarations, au moment de prendre fonction sur le territoire national, le général Heleno, dont le pays a la commande de cette force, avait beaucoup insisté sur la nécessité de désarmer les groupes illégaux.
« Le désarmement est très important pour la sécurité de tous mais le ‘désarmement d’esprit’ est plus important que le désarmement physique », avait-il lâché le 1er juin 2004 lors de la cérémonie d’installation de la MINUSTAH déroulée à l’Académie de Police sur la Route de Frères, à l’est de Port-au-Prince.
Jusqu’à la fin du mandat du général brésilien, le désarmement reste une question pendante. Les actes de violence, dont de séquestration quotidienne de personnes y compris de nationalité étrangère, se multiplient à Port-au-Prince à quelques mois de la tenue de compétions électorales prévues, pour octobre, novembre et décembre 2005.
Deux casques bleus de l’unité péruvienne de la MINUSTAH ont été blessés le 16 juin 2005 au cours d’une patrouille de la force onusienne à Cité Soleil, grand bidonville à la sortie nord de la capitale contrôlé par des gangs armés se réclamant de l’ancien régime lavalas.
Toujours à Cité Soleil, le 9 juin 2005, un major bolivien et 4 civils haïtiens ont été blessés par balles, peu après une visite à un hôpital de la Croix Rouge établie dans ce secteur le plus volatile de la zone métropolitaine de Port-au-Prince, notamment depuis la fin de septembre 2004 lorsque des partisans armés de l’ancien régime ont lancé l’opération dénommée « Opération Bagdad ». [do rc apr 17/06/05 12:00]