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En pleine poussée de crise, l’Oea prône un dialogue constructif, en vue de la tenue d’élections « libres et équitables » en Haïti

P-au-P, 17 mars 2021 [AlterPresse] --- En pleine poussée de crise en Haïti, l’Organisation des États américains (Oea) n’a aucun scrupule à demander au président de facto, Jovenel Moïse, dont le mandat constitutionnel a expiré depuis le 7 février 2021, à engager un dialogue constructif avec toutes les parties prenantes de la crise, en vue de la tenue, cette année, d’élections législatives et présidentielles « libres et équitables », dans une résolution adoptée, lors d’une séance ordinaire virtuelle, le 17 mars 2021, et consultée par l’agence en ligne AlterPresse.

En même temps, l’Oea exhorte aussi Moïse à mettre en œuvre des mesures pour identifier et traduire en justice les auteurs d’actes de violences, de violations de droits humains et d’abus commis en Haïti, par le biais des procédures légales appropriées.

Cette démarche de l’Oea va à l’encontre de l’avis de différentes organisations nationales et d’une grande partie de la population qui se prononcent en faveur du retrait de Jonel Moïse après la fin de son mandat.

L’Oea déclare applaudir l’invitation, qui lui a été faite par le président de facto, d’envoyer une mission d’observation pour les élections prévues, cette année, et d’offrir ses bons offices, sous l’autorité du Conseil permanent, « afin de faciliter un dialogue, qui conduirait à des élections libres et équitables ».

Entre-temps, la période de confirmation et d’enregistrement des partis et groupements de partis politiques, qui devait s’achever le 22 mars 2021, est prorogée jusqu’au 23 avril 2021, fait savoir le Conseil électoral provisoire (Cep) inconstitutionnel, dans un communiqué.

Cette modification a été effectuée au calendrier électoral, en vue de satisfaire à certaines exigences techniques, précise le Cep inconstitutionnel.

Ce Conseil électoral contesté a prévu d’organiser le premier tour de la présidentielle et des législatives le 19 septembre 2021, éventuellement un second tour présidentiel et législatif le 21 novembre 2021, dans un contexte encore marqué par une violence de gangs armés sur le territoire national.

Les élections devraient avoir lieu après la tenue d’un referendum constitutionnel, rejeté par les partis d’opposition et de larges franges de la société civile. [emb gp apr 17/03/2021 15:40]