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Haïti-Droits humains et Criminalité : Une mauvaise coordination de l’opération du 12 mars 2021, à Village de Dieu, à l’origine de la mort par balles des 6 policiers nationaux, selon le Rnddh

P-au-P, 16 mars 2021 [AlterPresse] --- Les 6 policiers nationaux ont été tués, lors de l’opération conduite dans le quartier de Village de Dieu, le vendredi 12 mars 2021, en raison de la mauvaise coordination de l’opération par l’inspecteur général de la Police nationale d’Haïti (Pnh), Carl Henry Boucher, estime le Réseau national de défense des droits humains (Rnddh), dans un rapport, en date du 15 mars 2021, dont a pris connaissance l’agence en ligne AlterPresse.

« C’est en raison de la mauvaise coordination de l’opération, par l’inspecteur général Carl Henry Boucher, que renfort n’a pas été envoyé aux policiers piégés au Village de Dieu », déplore le Rnddh.

Lors de l’opération dans le fief du gang Izo 5 segonn, 12 policiers avaient pour mission de s’introduire à Village de Dieu, à bord de 3 chars blindés.

De ces 12 policiers, Stanley Eugène, Ariel Poulard, Georges Renoit, Georges Vivender Alexis et Wislet Desilus ont été tués dans le quartier. Le policier Lucdor Pierre a, par la suite, succombé de ses blessures à l’Hôpital privé Bernard Mevs.

Il n’y avait « aucune » préparation, les décideurs n’ont pas pris en compte les nombreuses attaques, essuyées par les agentes et agents, ni le fait que que les bandits sont mieux armés que la police, analyse l’organisme de droits humains.

Le Réseau national de défense des droits humains critique les multiples missions périlleuses, ordonnées, entre décembre 2020 et mars 2021, par le directeur général intérimaire de la Police nationale d’Haïti (Pnh), Léon Charles, et l’inspecteur général Carl Henry Boucher.

Depuis le retour de Léon Charles à la tête de la Pnh, en novembre 2020, au moins neuf (9) opérations policières ont été réalisées dans des quartiers défavorisés.

De ces opérations, 13 personnes ont été tuées, dont 6 policiers nationaux. 8 policiers sur 9 autres personnes victimes, ont été blessés par balles. Aucun chef de gang ne figure parmi les 56 individus interpellés, lors de ces opérations, de décembre 2020 à mars 2021.

Pour le Rnddh, les 8 premières opérations laissaient déjà présager le carnage du 12 mars 2021 à Village de Dieu.

De plus, « les chefs de gangs armés sont toujours informés à temps des opérations policières. Ce qui leur laisse le temps de s’échapper, souvent, bien avant l’arrivée des policiers. Cependant, le 12 mars 2021, au lieu de s’échapper, ils ont décidé de tendre une embuscade pour les policiers », souligne le rapport du 15 mars 2021 de l’organisme de droits humains.

Le Réseau national de défense de droits humains réclame des sanctions immédiates à l’encontre de tous ceux, qui sont impliqués dans le carnage du vendredi 12 mars 2021 à Village de Dieu.

En présentant ses sympathies aux familles des victimes, l’organisme de droits humains invite les agentes et agents de la Pnh à s’allier aux citoyennes et citoyens, en vue de mettre fin au phénomène de « l’insécurité d’État », instaurée en Haïti, et de démanteler effectivement les gangs armés.

Entre temps, le président de facto Jovenel Moïse, dont le mandat constitutionnel a pris fin depuis le dimanche 7 février 2021, indique avoir sollicité, de l’Organisation des États américains (Oea), dans un entretien avec le secrétaire général de l’Oea, l’Uruguayen Luis Almagro, un support technique à la Pnh, afin de lutter contre le banditisme et le terrorisme, dans un tweet publié le lundi 15 mars 2021.

Jovenel Moïse avoue, ainsi, son incapacité à organiser les élections réclamées par la communauté internationale, en sollicitant cet appui technique de l’Oea, réagit l’un des porte-parole du Secteur dit démocratique et populaire, Me. Michel André. [mj emb rc apr 16/03/2021 13:53]