P-au-P, 26 févr. 2021 [AlterPresse] --- L’Office de la protection de la citoyenne et du citoyen (Opc) exprime ses plus vives préoccupations, face à la grève illimitée, lancée, depuis le lundi 15 février 2021, par les différentes associations de magistrats, dans une note dont a pris connaissance l’agence en ligne AlterPresse.
Cette grève illimitée des juges amplifie davantage le phénomène de la détention préventive prolongée et les conditions dégradantes des détenus dans les centres carcéraux du pays, déplore l’Opc.
« Toute personne privée de sa liberté a droit à ce que sa cause soit entendue avec les garanties voulues, dans un délai raisonnable, par un juge ou un tribunal compétent, indépendant et impartial, établi antérieurement par la loi, qui décidera du bien fondé de toute accusation dirigée contre elle en matière pénale », souligne l’Opc, citant l’article 8 de la convention américaine relative aux droits humains.
La violation de ce principe constitue, selon l’Opc, un cas de déni de justice ou de violation des droits humains.
La grève illimitée des juges des tribunaux et des cours sur le territoire national vise à forcer le président de facto Jovenel Moïse à respecter la Constitution haïtienne.
Les magistrats ont dénoncé l’arrestation illégale, à l’aube du 7 février 2021, du juge à la Cour de Cassation, Yvickel Dieujuste Dabrésil, qui a été libéré dans l’après-midi du jeudi 11 février 2021, après 5 jours de détention illégale, qualifiée « d’enlèvement et de séquestration » par les associations de juges, la mise à la retraite de trois juges de la Cour de cassation et la nomination de trois autres en violation de la Constitution.
Cet arrêt de travail illimité a été lancé par l’Association nationale des magistrats haïtiens (Anamah), l’Association professionnelle des magistrats (Apm), l’Association des juges de paix haïtiens (Ajupha) et le Réseau national des magistrats haïtiens (Renamah). [emb rc apr 26/02/2021 13:55]