P-au-P., 16 juin. 05 [AlterPresse] --- Le Réseau National de Défense des Droits Humains (RNDDH) a publié ce 15 juin un rapport ou il établit que 1031 personnes ont été tuées en Haïti depuis mars 2004, dans le contexte de violence qui a suivi la chute de l’ancien président Jean Bertrand Aristide.
Parmi les victimes, figurent 73 policiers et 4 casques bleus de la Mission de Nations Unies pour la Stabilisation d’Haïti (MINUSTAH).
Ce bilan, communiqué à AlterPresse, a été préparé grâce à des données obtenues de l’Hôpital Général, principal centre hospitalier du pays, de la police et d’autres organismes.
Les blessés et les pertes matérielles n’ont pas été pris en compte, indique la RNDDH. Seulement dans le cadre de la vague d’« anarchie » qui a marqué le départ d’Aristide, il y a eu plus de 200 millions de dollars de dégats, souligne le rapport.
Quant aux blessés par balles, le document indique que, durant moins d’une année, l’organisme Médecins Sans Frontière a soigné plus de 600 victimes.
La RNDDH considère que la situation est devenue encore plus violente depuis le début de « l’opération Bagdad » (mouvement armé lancé par des partisans d’Aristide) en septembre 2004.
Toutefois, selon le rapport, plusieurs groupes sont impliqués dans les violences qui ont endeuillé le pays. L’organisme de défense des droits humains mentionne spécifiquement les ex militaires, des policiers révoqués, des ex « rebelles » du Front de Résistance (qui a combattu le régime lavalas) et des gangs armés.
Bien que le gouvernement ne soit pas « impliqué dans la violence politique », selon le RNDDH, « il est, en principe, responsable de tous les actes de violation de droits humains » perpétrés dans le pays.
L’organisme recommande des mesures sociales, de sécurité et de justice. Il suggère, entre autres, le lancement « d’un vaste programme de création d’emploi », l’établissement « d’un plan de sécurité », l’arrestation et le jugement de criminels responsables de plusieurs infractions, dont des meurtres, incendies et séquestrations.
On rapporte ce 15 juin que 4 nouveaux cas de kidnappings ont été révélés à Port-au-Prince, dont celui de la directrice de la Douane, Mariette Thomas, à Delmas (secteur nord). [gp apr 16/06/2005 00:30]