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Haïti-Crise : Le gouvernement de facto contraint, sur diktat des Nations unies, de reporter, au 27 juin 2021, son référendum controversé

P-au-P, 24 févr. 2021 [AlterPresse] --- Initialement prévu, de manière unilatérale, le 25 avril 2021, par un collège électoral inconstitutionnel et illégal, le référendum constitutionnel controversé du président de facto Jovenel Moïse est reporté au 27 juin 2021, apprend l’agence en ligne AlterPresse.

« Les autorités étatiques, principalement le Conseil électoral provisoire (Cep), se voient dans l’obligation de reporter le référendum au 27 juin 2021 au lieu du 25 avril 2021 ».

C’est ce qu’a annoncé, à travers une note, le bureau du ministre délégué, Mathias Pierre, chargé des questions électorales et des relations avec les partis politiques, en lieu et place de l’institution électorale illégale et anticonstitutionnelle, qui devrait normalement informer d’une telle décision et rendre disponible un calendrier électoral révisé.

Tout en dénonçant les velléités dictatoriales de Jovenel Moïse, qui, sans titre ni qualité, voudrait changer le régime politique en Haïti, plusieurs secteurs vitaux en Haïti ne cessent point, depuis fin septembre 2020, de s’élever contre la mise en place de ce collège électoral anticonstitutionnel et illégal.

Y a-t-il une mainmise du président de facto sur ce Cep ?

Pour justifier ce report, Mathias Pierre évoque des exigences techniques et logistiques, imposées par le Programme des Nations unies pour le développement (Pnud) et le Bureau des Nations unies pour les services d’appui aux projets (Unops), en fonction des vingt (20) semaines requises pour l’acquisition et la distribution des matériels électoraux.

D’aucuns s’interrogent sur le poids de ces organisations internationales, qui soutiennent le régime en place, sur l’organisation des prochaines joutes électorales en Haïti.

Après plusieurs séances de travail avec le Cep, le Pnud avait suggéré de retenir la date du 25 avril 2021, pour le référendum devant valider ou rejeter l’avant-projet de Constitution de Jovenel Moïse, et le 19 septembre 2021, pour le premier tour des élections générales, lit-on dans la note.

Le 21 novembre 2021 a été retenu pour le second tour, « au cas où le Non l’emporterait au référendum et qu’on serait obligé d’organiser les élections générales sous l’égide de la Constitution de 1987 amendée ».

« Selon les recommandations techniques du Pnud, il faut entre dix-huit (18) et vingt (20) semaines pour l’acquisition et la distribution des matériels sensibles et non-sensibles dans les centres de vote, préalablement au jour du scrutin ».

Un accord, permettant au Pnud de s’occuper de l’achat des matériels électoraux, a été signé, le 25 janvier 2021, suite au dialogue entretenu avec la représentante du Bureau intégré des Nations unies en Haïti (Binuh).

A partir du versement, le 9 février 2021, d’un montant de vingt millions de dollars américains (20,000,000.00 $US / Ndlr : US $ 1.00 = 76.00 gourdes ; 1 euro = 92.00 gourdes ; 1 peso dominicain = 1.30 gourde aujourd’hui) au fonds fiduciaire, le Pnud s’est engagé à entreprendre les premières démarches, devant conduire à l’acquisition desdits matériels, qui devraient être disponibles entre les dix-huit (18) et vingt (20) semaines susmentionnées, fait savoir Mathias Pierre.

A part les partis proches et alliés du pouvoir, les forces vives du pays, notamment politiques, rejettent l’idée d’organiser les élections, dans un contexte de recrudescence de l’insécurité, dont les actes de criminalité et de répressions politiques exercées par le pouvoir contre toutes celles et tous ceux qui s’opposent à ses tentatives de mise en place d’une nouvelle dictature dans le pays. [emb rc apr 24/02/2021 10:25]