P-au-P., 15 févr. 2021 [AlterPresse] --- La poursuite, par la police haïtienne, de l’ancien maire de Port-au-Prince, Youri Chévry, arrêté dans l’après-midi du dimanche 14 février 2021, dans la zone frontalière de la Restauracion-Dajabon (Nord de la République Dominicaine), a tout l’air d’une persécution politique, estime la presse dominicaine.
Dans le contexte de crise politique et institutionnelle actuelle, « tout apparaît comme une persécution politique de la part du gouvernement haïtien », écrit le site Accento.
« Il n’y a pas d’accord d’extradition entre les gouvernements d’Haïti et de la République Dominicaine, souligne Accento, mais il est entendu que si le gouvernement dominicain remet Youri Chévry au gouvernement haïtien, sa vie serait en danger ».
Bien que les autorités dominicaines n’aient pas officiellement signalé l’arrestation de Youri Chévry, ce dernier serait sous la protection du ministère dominicain de la Défense, à Santo-Domingo, rapporte le média.
Plusieurs photographies de Chévry ont été utilisées dans la manifestation antigouvernementale massive de dimanche 14 février 2021 à Port-au-Prince, appelant au départ du pouvoir de Jovenel Moise, dont le mandat a pris fin conformément à l’article 134-2 de la Constitution haïtienne et selon les forces vives de la nation, y compris les Églises, les universités et le Conseil supérieur du pouvoir judiciaire (Cspj).
Accento souligne que le gouvernement haïtien accuse Youri Chévry d’implication dans le prétendu « coup d’État » dénoncé le 7 février 2021. Ce qui serait « un coup d’État médiatique, mais sans preuves convaincantes ».
Le juge Yviquel Dabrezil, arrêté illégalement (à 2 :00 du matin à son domicile), a bénéficié d’une ordonnance de mise en liberté du tribunal de première instance de la Croix-des-Bouquets (Ouest).
L’ancien maire de Port-au-Prince est accusé par le gouvernement de Jovenel Moise, en outre, de soutenir financièrement le syndicat de police SPnh, qui lutte en faveur de meilleures conditions de travail et des augmentations salariales pour les agents, en plus d’être le leader du groupe supposé de conspirateurs.
Toujours selon le site, Youri Chévry est également lié à Yanick Joseph, qui a été expulsée des rangs de l’institution policière en février 2020.
« Son expulsion a provoqué l’émergence d’un mouvement dissident dénommé ‘Fantôme 509’ qui, bien que critiqué pour ses méthodes de combat, donne l’impression, du moins dans son discours public, de vouloir affronter la prolifération des gangs armés et les enlèvements, selon la perception générale, du fait de la tolérance et/ou de la complicité des secteurs officiels ».
Au moment de son arrestation, l’ancien maire de la capitale n’était pas muni de documents de voyage et portait des armes à feu sans autorisation. [apr 15/02/2021 09:00]