P-au-P, 10 févr. 2021 [AlterPresse] --- Différentes forces vives d’Haïti, tant nationales qu’internationales, condamnent fermement l’entêtement du président de facto Jovenel Moïse à se maintenir au pouvoir, en dépit de la fin de son mandat, depuis le dimanche 7 février 2021, selon différentes prises de positions séparées, rassemblées par l’agence en ligne AlterPresse.
Le regroupement Konbit ayisyen pou lojman altènatif (Kayla) dénonce les actes répressifs, perpétrés par le directeur de la Police nationale d’Haïti (Pnh), Léon Charles, contre la population haïtienne.
« Nous demandons aux policiers, qui sont honnêtes, d’identifier tous les agents de la Pnh, qui sont corrompus, et de les dénoncer aux organisations de droits humains, pour qu’ils puissent être sanctionnés », suggère Kayla.
Dans une note, plusieurs organisations de droits humains encouragent la population, spécialement les forces vives du pays, à regagner les rues pour combattre les dérives dictatoriales de Jovenel Moïse.
Ces organisations invitent également les citoyennes et citoyens à entrer en désobéissance civile, en signe de protestation.
Il s’agit, entre autres, du Collectif des organisations pour la défense des droits des migrants et rapatriés (Coddemir), de la Solidarité haïtienne de défende des droits humains (Sohddh), de la Conscience citoyenne pour la protection de l’environnement (Cocipeh), du Groupement des citoyennes et citoyens pour le développement socio-culturel (Gcdsj).
Il y a aussi le Groupement des universitaires pour le développement en milieu rural (Gudesmir), l’Association des femmes rurales de Ganthier (Aferug ), le Réseau frontalier contre la torture des enfants vulnérables (Refcotev) et le Réseau observatoire national pour la démocratie et droits humains (Ronddh).
Pour sa part, tout en demandant la libération, sans délai et sans condition, de la vingtaine de personnes, récemment arrêtées pour une supposée tentative de coup d’État, le 7 février 2021, l’Organisation des citoyennes et citoyens pour une nouvelle Haïti (Ocnh) déplore les vagues d’arrestations, effectuées par le pouvoir de facto en place.
« Les manœuvres de l’occupant illégal du Palais national, visant à persécuter des compatriotes à la réputation impeccable, constituent une atteinte grave aux acquis démocratiques et s’érigent en un véritable obstacle à la marche vers l’établissement de l’état de droit en Haïti, dont l’un de ses principes stipule : Nul n’est au dessus de la loi », souligne l’Ocnh.
Le président de facto Jovenel Moïse, dont le mandat constitutionnel a expiré le 7 février 2021, continue de s’accrocher au pouvoir, en utilisant la violence et la répression pour intimider la population, fustige, de son côté, le Rassemblement pour la dignité d’Haïti (Radi).
Le Radi réclame la libération des citoyennes et citoyens, injustement détenus, suite aux accusations arbitraires du gouvernement.
Le Groupe de réflexion et d’action pour la démocratie et le développement (Gradd) critique l’attitude de l’administration politique actuelle, qui recourt « aux pratiques surannées et anachroniques de confiscation du pouvoir et d’instrumentalisation de la violence criminelle, aux fins d’intimidation politique ».
Ces actes constituent un frein au processus d’institutionnalisation démocratique en Haïti, déplore le Gradd, appelant la nation tout entière à agir collectivement pour opérer les corrections appropriées.
Des organisations internationales craignent l’installation d’une dictature en Haïti
New england human rights organization (Nehro) attire l’attention du président américain Joseph Robinette (Joe) Biden sur les répressions, perpétrées par le gouvernement haïtien contre la population, dans une lettre adressée au concerné.
L’entêtement de Jovenel Moïse à s’accrocher au pouvoir, en dépit de la fin de son mandat, risque de déclencher la guerre civile en Haïti, prévient Nehro.
Pour leur part, des étudiantes/étudiants et chercheuses/chercheurs haïtiennes et haïtiens en dehors du pays (Canada, France) mettent en garde contre les velléités du pouvoir en place d’installer un régime dictatorial dans le pays.
Les ambitions dictatoriales de Jovenel Moïse le poussent à procéder à des vagues d’arrestation illégale et arbitraire de citoyennes et citoyens, pendant que les gangs sèment la terreur en toute impunité, blâment-ils.
Le refus de l’ancien président d’accepter la fin constitutionnelle de son mandat risque de sombrer le pays dans un inévitable chaos, avertissent ces étudiantes/étudiants et chercheuses/chercheurs haïtiennes et haïtiens.
Le Rassemblement des révolutionnaires haïtiens (Rara), chapitre Montréal, interpelle le peuple canadien, afin de soutenir la lutte de la population haïtienne contre les dérives dictatoriales du régime du Parti haïtien tèt kale (Phtk) en Haïti.
Le Rara dénonce le soutien inconditionnel du gouvernement canadien à ce régime et sa complicité à l’installation d’une dictature dans le pays, qui réduit au silence, selon lui, toute voix dissidente, en particulier celle de la gauche. [dj emb rc apr 10/02/2021 12:00]