P-au-P, 05 févr. 2021 [AlterPresse] --- La Direction générale de la Police nationale d’Haïti (Pnh) menace de sévir, avec la plus grande rigueur, contre un groupe de policiers qui tentent, selon elle, de déstabiliser l’institution policière, dans un communiqué, portant la signature du directeur général a.i. Léon Charles et dont a pris connaissance AlterPresse.
« Le Haut commandement ne tolère point qu’en son sein, des groupes se marginalisent pour imposer leurs lois à l’institution et à la population par la violence », met-elle en garde.
Des agents sont impliqués dans des mouvements de panique, créés au Champ de Mars (principale place publique dans la capitale, Port-au-Prince), lors des festivités pré-carnavalesques, où au moins deux d’entre eux ont fait usage de leurs armes.
Des soupçons planent aussi sur l’implication de policiers nationaux dans l’incendie de stands à Jacmel (principale ville dans le département du Sud-Est d’Haïti).
Certains policiers nationaux ont incendié des matériels de l’État et des biens privés, l’année dernière (2020), à pareille heure, accuse la direction générale de la Pnh.
Trois policiers en fonction et un ex-policier ont été surpris à Miragoane (principale ville du département des Nippes, une partie du Sud-Ouest d’Haïti) à bord d’une voiture sans plaque.
Ils ont osé pointer des armes lourdes, sur d’autres policiers, essayant de les intercepter à Petit-Goâve, poursuit la Direction générale de la Pnh, soulignant combien ces dérives sont « éloignées des principes policiers et se rapprochent à des pratiques politico-criminelles ».
Par ailleurs, l’avocat et membre du Syndicat de la police nationale d’Haïti (Spnh-17), l’inspecteur Jean Fritz Magny, exhorte les policières et policiers à prendre la Constitution haïtienne comme boussole et non les individus, en conférence de presse donnée le jeudi 4 février 2021.
« Aux policiers, nous sommes là pour servir une population, un peuple, l’État. Nous ne sommes pas là pour servir un partenaire, en particulier, ou pour faire des exactions sur la population », avertit le Spnh-17, à quelques jours du dimanche 7 février 2021, date d’échéance du mandat constitutionnel de Jovenel Moïse comme président.
Le contexte actuel charrie beaucoup d’incertitudes, en raison des controverses autour du mandat présidentiel.
L’inspecteur Jean Fritz Magny appelle les policières et policiers à se munir, le dimanche 7 février 2021, de la Constitution.
« Les policiers, vous devriez suivre la Constitution et non des individus », souhaite-t-il, tout en se référant notamment à l’article 134-2, qui fixe la fin du mandat de Jovenel Moïse au 7 février 2021, selon l’avis de plusieurs secteurs, dont la Fédération des barreaux d’Haïti, la Conférence épiscopale (catholique romaine) d’Haïti et la communauté protestante en Haïti.
Jean Friz Magny en profite pour condamner les actes de persécutions, dont feraient l’objet des policiers nationaux syndiqués. [mj emb rc apr 05/02/2021 12:45]