P-au-P, 27 janv. 2021 [AlterPresse] --- Dans un contexte de mise en question flagrante des orientations et pratiques du régime tèt kale en place, ainsi que de mises en branle de multiples contestations, contre les actes de criminalité, incluant le kidnapping, sur le territoire national, les Nations unies et le gouvernement haïtien ont procédé, le lundi 25 janvier 2021, à la signature d’un document de projet d’appui à la réalisation d’élections dites « crédibles et inclusives » en Haïti, apprend l’agence en ligne AlterPresse.
Il s’agirait également de renforcer les capacités institutionnelles, techniques et logistiques du Conseil électoral provisoire (Cep), précise une note du bureau du premier ministre Joseph Jouthe.
Ce Conseil électoral, transformé, début octobre 2020, en collège électoral inconstitutionnel, dont la mission n’est pas prévue par la Constitution, est vivement critiqué par de nombreuses organisations politiques, de la société civile, par le fait qu’il a été monté de manière « unilatérale », sans aucune consultation des autres secteurs pour nommer les membres.
La signature conjointe du projet d’appui au processus électoral a eu lieu, entre le premier ministre haïtien, également titulaire du Ministère de la planification et de la coopération externe (Mpce) et le système des Nations unies, suite à une requête du gouvernement.
Étaient également présents, lors de cette cérémonie, le représentant résident du Programme des Nations unies pour le développement (Pnud), le ministre délégué auprès du premier ministre, chargé des questions électorales et des relations avec les partis politiques ainsi que des membres du Cep.
A cette occasion, Joseph Jouthe a salué le travail du Cep, qui, dans ce contexte difficile, serait parvenu à élaborer un calendrier électoral, rejeté par la plupart des secteurs vitaux du pays, y compris les partis politiques.
Avec cette étape, le collège électoral de Jovenel Moise serait résolument mis sur le cap d’un renouvellement du personnel politique du pays, « une condition nécessaire au fonctionnement régulier des institutions publiques », estime Joseph Jouthe.
Ce collège électoral, totalement décrié depuis sa nomination, le vendredi 18 septembre 2020, a rendu public, le jeudi 7 janvier 2021, son projet de calendrier, pour un référendum constitutionnel illégal ainsi qu’un scrutin présidentiel et législatif en Haïti.
Unilatéralement désignés par Jovenel Moïse, en dehors des prescrits de la Constitution, les dits membres du Collège électoral, n’ont jamais prêté serment devant la Cour de Cassation.
Un référendum constitutionnel illégal devrait avoir lieu à la date du 25 avril 2021, le premier tour d’une présidentielle et de législatives le 19 septembre 2021, éventuellement un second tour présidentiel et législatif le 21 novembre 2021.
Dans un contexte d’incertitudes, Haïti fait face à une multiplication, sans précédent, d’actes de kidnapping, dus notamment aux gangs armés sur le territoire national, tolérés par la présidence politique actuelle qui serait de mèche avec eux, dénoncent plusieurs organismes de droits humains. [emb rc apr 27/01/2021 12:55]