P-au-P, 26 janv. 2021 [AlterPresse] --- Les actes de criminalité, incluant le kidnapping, se multiplient dans le pays, notamment dans la zone métropolitaine de la capitale, Port-au-Prince, en dépit des dispositions annoncées par les autorités étatiques, comme la Police nationale d’Haïti (Pnh), selon les informations rassemblées par l’agence en ligne AlterPresse.
Des discussions ont eu lieu, le 25 janvier 2021, au sein de la Pnh, autour du renforcement de sa capacité opérationnelle, dans la lutte contre l’insécurité en Haïti, notamment le kidnapping.
Mais, dans la réalité, les promesses, pour contrecarrer les actes de criminalité, d’enlèvement et de séquestration de personnes, ne sont suivies d’aucune disposition institutionnelle concrète.
Au contraire, alors que toute manifestation pacifique est, depuis plusieurs mois, systématiquement réprimée, par balles et gaz lacrymogènes, il y a du laxisme, voire de la complicité entre la Pnh et des gangs armés, qui ont bénéficié de l’encadrement d’unités spécialisées, lors d’une manifestation dans plusieurs rues, le vendredi 22 janvier 2021, observe l’opinion publique en Haïti.
De plus en plus, la population ne fait point confiance aux autorités, soupçonnées d’accointances avec les gangs armés.
Renouvelant les promesses, qui ne sont pas concrétisées, jusqu’à date, dans la réalité, le président Jovenel Moïse indique avoir passé des instructions formelles, à des entités de l’État, afin d’apporter une réponse proportionnelle au phénomène du kidnapping.
Pourtant, les cas de kidnapping touchant femmes et hommes de tout âge et de toutes catégories confondues, sont en nette augmentation dans le pays.
Les ravisseurs armés s’en prennent, désormais, davantage à des écolières et écoliers, pour faire fructifier leur industrie du kidnapping.
Le mardi 26 janvier 2021, plusieurs citoyennes et citoyens ont dressé des barricades, à Carrefour (municipalité au sud la capitale, Port-au-Prince), en vue de réclamer la libération de Julbin Robuste, enlevé le lundi 25 janvier 2021, dans la commune de Gressier (à environ 21 km au sud de Port-au-Prince).
Cette situation a perturbé la circulation automobile dans la zone.
Plusieurs écoles à Carrefour ont décidé de garder leurs portes fermées, apprend-on.
Ce même blocage des rues est également observé au niveau de Delmas 40B, où des riveraines et riverains exigent la libération immédiate d’un homme, enlevé, dans la soirée du lundi 25 janvier 2021, à Delmas (municipalité au nord-est de la capitale), par des individus lourdement armés, qui circulaient à bord d’un véhicule (Toyota Prado).
Sherley Magloire, membre du conseil éducationnel de la Fondation St Luc, enlevée depuis le vendredi 22 janvier 2021, a été libérée, tôt dans la matinée du mardi 26 janvier 2021.
La Fondation Saint Luc avait menacé de fermer ses institutions, au cas où les ravisseurs refuseraient de libérer Sherley Magloire.
Enlevé, tôt ce lundi 25 janvier 2021, à Carrefour (municipalité au sud de la capitale, Port-au-Prince), un élève en 4e année fondamentale de l’établissement scolaire Basile Moreau a été libéré, quelques heures après son enlèvement, suite à un mouvement citoyen de protestation dans les rues, contre ce kidnapping.
Des véhicules, placés en travers de la route, ont entraîné une perturbation, au niveau de la circulation automobile, dans cette zone.
Une écolière Géraldine Joachim, enlevée le mardi 19 janvier 2021, à Carrefour, a été libérée, dans l’après-midi du vendredi 22 janvier 2021.
Par ailleurs, le titulaire du Ministère de la justice et de la sécurité publique (Mjsp), Rockefeller Vincent, se dit profondément touché par l’assassinat de plusieurs balles, le lundi 25 janvier 2021, de son chauffeur, Félix Joseph, par des individus lourdement armés, dans une note.
Les autorités policières et judiciaires sont déjà à pied d’œuvre, en vue d’appréhender tous les auteurs et complices de ce forfait, fait savoir le Mjsp. [mj emb rc apr 26/01/2021 13:40]