P-au-P, 25 janv. 2021 [AlterPresse] --- L’Association nationale des médias haïtiens (Anmh) condamne les actes de répressions, perpétrés par des agents de la Police nationale d’Haïti (Pnh) contre plusieurs journalistes, dans l’exercice de leur fonction, à travers une note de presse, rendue publique le dimanche 24 janvier 2021 et dont a pris connaissance l’agence en ligne AlterPresse.
L’Anmh appelle la police et les autorités gouvernementales à respecter la liberté de la presse et la liberté d’expression.
Au cours des manifestations antigouvernementales de l’opposition, le mercredi 20 janvier 2021, le journaliste Réginald Rémy de Radio Caraïbes, clairement identifié, a reçu trois balles en cauotchouc d’une patrouille de police.
D’autres reporters, Destiné Alvalès du média en ligne Altv, Reynald Petit-Frère de Signal Fm, ont été également l’objet d’agression, le même jour, dans l’exercice de leur fonction.
Se disant préoccupée par la situation de délitement de la démocratie, l’Anmh appelle les forces vives de la nation à s’ériger en gardiennes de la démocratie, en vue d’éviter au pays de nouvelles expériences déchirantes et dramatiques.
« Le pays est aujourd’hui sorti de la voie de l’État de droit et semble vouloir retourner sur les sentiers battus de la dictature, dont nous en avons fait l’amère expérience sur longue durée et dont nous avons connu les conséquences, en termes de privation des droits et libertés ».
L’Anmh mentionne plusieurs « mauvais signaux, provenant d’un pouvoir absolu en mal d’excès », comme les violences policières, ces derniers temps, sur des journalistes, des manifestantes et manifestants, lors des mobilisations populaires, le phénomène de l’insécurité, qui bat son plein dans le pays, notamment l’industrie florissante du kidnapping.
Elle note aussi un Conseil électoral provisoire, formé sans consensus, un référendum fixé en violation parfaite de l’article 284.3 de la Constitution de 1987, non réputée en veilleuse, et l’arrestation arbitraire du sénateur Nènèl Cassy, le jeudi 21 janvier 2021, à Miragoane (principale ville du département des Nippes, une partie du Sud-Ouest d’Haïti).
L’Association nationale des médias haïtiens dénonce l’attitude autoritaire, non conforme à la Constitution de 1987, de Jovenel Moïse, qui prend un ensemble de décrets menant le pays sur des pistes dangereuses. [mj em rc apr 25/01/2021 12:15]