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Politique : Divers secteurs dénoncent la multiplication des arrestations arbitraires, des violations de droits humains et des actes de kidnapping en Haïti

Grève générale projetée, pour les lundi 1er et mardi 2 février 2021

P-au-P, 22 janv. 2021 [AlterPresse] --- Divers secteurs de la vie nationale dénoncent une intensification des arrestations arbitraires, des violations de droits humains et des actes de kidnapping en Haïti, dans des prises de positions séparées dont a pris connaissance l’agence en ligne AlterPresse.

La Direction politique de l’opposition dite démocratique (Dirpod) exige la démission immédiate du commissaire du gouvernement près le tribunal civil de Miragoâne, Jean Ernest Muscadin, suite à l’arrestation arbitraire, dans l’après-midi du jeudi 21 janvier 2021, du sénateur des Nippes (une partie du Sud-Ouest d’Haïti), Nènel Cassy, suivie, plusieurs heures après, de sa libération.

Le commissaire du gouvernement avait ordonné l’arrestation du parlementaire, apres une manifestation de l’opposition contre le président Jovenel Moïse, organisée le jeudi 21 janvier 2021, à Miragoâne (principale ville du département des Nippes).

Les fonctionnaires de l’État au service de Jovenel Moïse, y compris les policiers nationaux, auront à répondre de tous les actes commis en dehors de la loi, met en garde la Dirpod.

Pour sa part, le Secteur dit démocratique et populaire dénonce les arrestations arbitraires du pouvoir en place, tout en appelant à la poursuite de la mobilisation citoyenne pour le respect de la Constitution.

Il exhorte les forces politiques et la société civile à trouver un consensus pour la gestion et la réussite de la transition, après le départ de Jovenel Moïse fixé au dimanche 7 février 2021.

Brutalités policières contre des journalistes

De son côté, l’Association des médias indépendants d’Haïti (Amih) condamne les brutalités policières, exercées contre les journalistes Réginald Rémy, Alvalès Destiné, Reynald Petit-Frère, dans l’exercice de leur fonction, lors des manifestations antigouvernementales de l’opposition, le mercredi 20 janvier 2021.

Le journaliste de Radio Télé Vision Caraïbes (Rtvc), Réginald Rémy, a été blessé de balles en caoutchouc, de la Pnh, qui a également fait usage de gaz lacrymogènes, au carrefour des routes de Delmas et de l’aéroport international de Port-au-Prince, pour disperser la mobilisation du 20 janvier 2021.

L’Amih souhaite des dispositions policières, visant à permettre aux journalistes d’exercer, en toute liberté, leur profession.

Pour sa part, le Bureau des avocats internationaux (Bai) critique le comportement de la Police nationale d’Haïti (Pnh), responsable, dit-il, de violations systématiques des libertés publiques.

Le Bai déplore également un usage abusif des gaz lacrymogènes, par la Pnh, contre des citoyennes et citoyens qui exercent leur droit de manifester.

Grève générale début février 2021 contre le kidnapping

Le Collectif des syndicats pour le respect de la Constitution de 1987 annonce deux journées de grève générale, les lundi 1er et mardi 2 février 2021, à travers le territoire national, notamment contre le kidnapping.

Ce regroupement de syndicats pour le respect de la Constitution en profite pour dénoncer les actes de répression, orchestrés, sous diverses formes, par l’équipe tèt kale en place, contre les opposants politiques et la population.

A l’appel de l’opposition politique, plusieurs centaines de manifestantes et manifestants ont défilé, le 20 janvier 2021, dans les rues de Port-au-Prince, pour continuer de s’élever contre une tentative de Jovenel Moïse de se maintenir à la présidence politique en Haïti, après le dimanche 7 février 2021, date d’échéance de son mandat constitutionnel. [emb rc apr 22/01/2021 13:40]