P-au-P, 19 janv. 2021 [AlterPresse] --- Plusieurs organisations dans le secteur protestant fustigent l’entêtement de Jovenel Moïse à se maintenir à la présidence politique, en Haïti, après le 7 février 2021, date constitutionnelle de la fin de son mandat, dans une prise de position conjointe dont a pris connaissance l’agence en ligne AlterPresse.
« S’entêter à rester au-delà de son mandat constitutionnel, c’est s’engager dans une aventure dangereuse, car il s’agit ici d’une violation flagrante de la Constitution. », met en garde la communauté protestante en Haïti.
Des preuves montrent qu’une dictature est en train de se mettre en place, par le régime actuel, préviennent ces organisations protestantes.
Elles citent la création, par l’exécutif, d’un conseil électoral, transformé en collège électoral transformé, début octobre 2020, en collège électoral inconstitutionnel, dont les membres ont été choisis en dehors de la Constitution, et le cautionnement des gangs armés, qui se sont fédérés afin de soutenir le parti du président dans les zones mises sous leur contrôle.
Elles mentionnent également, pour preuves, le blocage du dossier PetroCaribe de l’aide vénézuélienne à Haïti, la publication d’un nombre incroyable de décrets à tonalité liberticide et menaçante pour la liberté d’expression, les droits de manifester et les libertés religieuses, et l’impunité pour les criminels proches du pouvoir dans les massacres perpétrés à la Saline et à Bel Air (Port-au-Prnce).
Ces organisations dans le secteur protestant exigent le respect de la loi mère, tout en demandant à Jovenel Moïse de prendre acte de la fin de son mandat le 7 février 2021.
Les organisations internationales, notamment l’Organisation des Nations unies (Onu) et l’Organisation des États américains (Oea) sont aussi invitées à cesser immédiatement leur ingérence, en soutenant un président ouvertement en rébellion contre la loi et la Constitution du pays.
La communauté protestante en Haïti appelle les forces vives du pays (secteurs religieux, patronal, syndical et autres) « à prendre clairement position en faveur d’une transition pacifique, afin d’épargner au pays, aux citoyennes et aux citoyens les douleurs et les affres d’une violence aveugle ».
A l’appel de l’opposition politique, plusieurs centaines de personnes ont entamé, le vendredi 15 janvier 2021, une série de manifestations, dans les rues de la capitale, Port-au-Prince, et de plusieurs villes de provinces, pour continuer d’exiger le départ du président Jovenel Moïse, dont le mandat constitutionnel arrive à terme le 7 février 2021.
L’opposition politique projette, du 20 au 31 janvier 2021, une deuxième phase dans les mobilisations antigouvernementales, pour aboutir au départ de Jovenel Moïse et à la mise en place d’une transition de rupture, à partir du 7 février 2021 en Haïti. [emb rc apr 19/01/2021 12:40]