P-au-P, 15 janv. 2021 [AlterPresse] --- A l’appel de l’opposition politique, plusieurs centaines de personnes ont entamé, ce vendredi 15 janvier 2021, une série de manifestations, dans les rues de la capitale, Port-au-Prince, et de plusieurs villes de provinces, pour continuer d’exiger le départ du président Jovenel Moïse, dont le mandat constitutionnel arrive à terme le 7 février 2021, a observé l’agence en ligne AlterPresse.
A Port-au-Prince, les manifestantes et manifestants se sont rassembles en différents endroits, dont le Champ de Mars (principale place publique dans la capitale).
Ils se sont fusionnés au carrefour des routes de l’aéroport international de Port-au-Prince et de Delmas, baptisé « carrefour Résistance » depuis les mobilisations populaires, en 2019, contre le régime tèt kale au pouvoir.
Parvenus à Delmas 32, les manifestantes et manifestants ont été bloqués par un barrage de la Police nationale d’Haïti (Pnh), dont 2 véhicules mis de travers, sur la route de Delmas, ont empêché la progression des protestataires vers le haut de Delmas, en direction de Pétionville (à l’est de Port-au-Prince).
Munis de pancartes, contenant des slogans hostiles à Jovenel Moïse et au régime tèt kale au pouvoir, les protestataires, parmi lesquels plusieurs militants et dirigeants politiques, ont poursuivi leur mobilisation antigouvernementale, en passant par Delmas 32, pour déboucher sur l’avenue John Brown (plus connue sous le nom de Lalue).
A l’angle des avenues John Brown et Martin Luther King, de vives tensions ont régné.
A proximité, dans la zone dénommée Pont Morin, des tirs d’armes ont été entendus.
Des policiers nationaux ont tiré en l’air pour disperser la foule, alors que les protestataires ont répliqué par des coups de pierres, qui ont été relancés par des policiers.
Des protestataires ont dressé des barricades de pneus usagés enflammés, des pierres, des détritus ainsi que des étalages de petites commerçantes et de petits commerçants, pour empêcher toute circulation automobile.
Aux abords du Champ de Mars, après avoir emprunté l’avenue Lamartinière, plus connue sous le nom de Bois Verna, les protestataires exhibaient un cercueil, en signe de la fin du régime tèt kale au pouvoir.
Des agents de la Pnh ont lancé des gaz lacrymogènes au Champ de Mars pour disperser la foule de protestataires
Aux Gonaïves (principale ville du département de l’Artibonite), les manifestantes et manifestants ont défilé pacifiquement dans les rues de la cité de l’indépendance.
Mais, à Saint-Marc, des jets de pierres, en provenance de la douane de la ville, ont été lancés sur les protestataires, qui ont riposté. Heureusement, aucune personne blessée n’est à déplorer.
« Il n’y aura pas de prolongation de mandat de Jovenel Moïse, le 7 février 2021. Nous allons entrer en rébellion contre le régime tèt kale au pouvoir », ont, notamment, averti les protestataires aux Gonaïves et à Saint-Marc.
Ce vendredi 15 janvier 2021, des mobilisations ont également eu lieu dans les villes de province comme les Cayes (Sud), Jacmel (Sud-Est), Miragoâne (Nippes), Gonaïves et Saint-Marc (Artibonite), Petit-Goâve (Ouest), Mirebalais et Hinche (Plateau Central), fait savoir Michel André, porte-parole du Secteur dit démocratique et populaire, qui prenait part à la mobilisation de Port-au-Prince.
Les mobilisations du 15 janvier 2021, à Port-au-Prince et dans différentes villes en provinces, constituent des mises en train, le coup d’envoi d’une série de manifestations et d’activités de résistance contre le régime actuel, souligne l’opposition, qui continue d’appeler Jovenel Moïse à respecter la Constitution.
L’opposition politique projette, du 20 au 31 janvier 2021, une deuxième phase dans les mobilisations antigouvernementales, pour aboutir au départ de Jovenel Moïse et à la mise en place d’une transition de rupture, à partir du 7 février 2021 en Haïti. [mj emb rc apr 15/01/2021 15:35]