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Haïti : Les enfants des rues et la problématique de la violence

P-au-P., 11 juin 05 [AlterPresse] --- L’organisation de réinsertion sociale Timoun k ap Teke Chans yo (Enfants qui jouent leur chance - TIMKATEC) a organisé à Pétion-Ville (périphérie est) le 9 juin une journée culturelle baptisé « journée des talents » à l’occasion de la journée internationale de l’enfance (12 juin).

Les créations artistiques, exposées au local de TIMKATEC, sont toutes réalisées par des enfants de l’organisation, réinsérés dans la société pour la plupart après avoir vécu dans la rue, a fait savoir le responsable du centre de réhabilitation, le père Joseph Simon.

« Aujourd’hui ce foyer s’occupe des soins, de l’éducation, de la formation et de l’accompagnement psychologique de 112 enfants déshérités de tous âges du pays », a révélé le curé des salésiens de Pétion-Ville. Le plus important après la récupération est de gagner leur confiance, a-il ajouté.

Le curé, qui travaille depuis 11 ans dans ce secteur, a affirmé avoir rencontré des cas irréparables. A titre d’exemple, il a relaté l’histoire d’un enfant, récupéré de la rue, brillant à l’école, mais qui a préféré abandonner le foyer pour retourner sur le trottoir. Des enfants croient beaucoup plus dans les armes pour s’offrir un lendemain meilleur, a regretté le prêtre.

La directrice de défense sociale de l’Institut du Bien-être Social (ISBR), Marie Carmel Déjean, présente en la circonstance, a plaidé en faveur d’une plus grande implication des instances de l’Etat dans la réhabilitation sociale des enfants de rues, leur éducation et leur formation. Ceci est important, a-t-elle fait remaqué, pour permettre aux enfants d’avoir d’autres alternatives au lieu de s’adonner à des actes de banditisme.

Elle a demandé aux différentes associations travaillant dans le secteur d’étendre leur programme à travers le pays, en vue de suppléer à la faiblesse de l’intervention de l’Etat dans ce secteur.

Des associations se regroupant au sein de la Fédération des enfants ayant vécu dans la rue (FETJABEN) se donnent pour mission d’aller à la rencontre des jeunes de la rue afin de faciliter leur intégration dans la société et les porter à abandonner la délinquance.

Fritzner Jean, un ancien de la rue a déclaré à Alter Presse que grâce aux activités menées par les centres de réinsertion sociale et à la formation reçue, aujourd’hui il peut endosser des responsabilités familiales et professionnelles.

Jean a lancé un appel aux petits délinquants pour qu’ils rejoignent des centres de réhabilitation qui leur tendent la main.

La journée culturelle, réalisée à l’occasion de la journée de l’enfance du 12 juin, a bénéficié du support financier du Fonds des Nations Unies pour l’Enfance (UNICEF). [fl do gp apr 11/06/2005 17:00]