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Haïti-Élections : Malgré un contexte de crise politique aigüe, Jovenel Moïse appelle la communauté internationale à accompagner son collège électoral anticonstitutionnel et illégal

P-au-P, 03 janv. 2021 [AlterPresse] --- Quoique les dits membres du Collège électoral, unilatéralement désignés par Jovenel Moïse, en dehors des prescrits de la Constitution, n’aient jamais prêté serment devant la Cour de Cassation, le président Jovenel Moïse demande à la communauté internationale d’accompagner son collège électoral anticonstitutionnel et illégal, ainsi que l’État en général, en vue de la réalisation d’élections en Haïti, dans un discours prononcé au Palais national, à l’occasion du 217e anniversaire, le vendredi 1er janvier 2021, de l’indépendance d’Haïti vis-à-vis de la France colonialiste et esclavagiste, dont a pris connaissance l’agence en ligne AlterPresse.

De telles élections, qui devraient permettre le renouvellement du personnel politique, n’ont pas pu être organisées, en 2018, en vue de remplacer le premier tiers du sénat, et, en octobre-décembre 2019, pour renouveler la chambre des députés, le deuxième tiers du sénat et les organes des collectivités territoriales.

A rappeler que ledit conseil électoral provisoire, qui sera transformé, début octobre 2020, en collège électoral inconstitutionnel, dont la mission n’est pas prévue par la Constitution, est vivement critiqué par de nombreuses organisations politiques, de la société civile, par le fait qu’il a été monté de manière « unilatérale », sans aucune consultation des autres secteurs pour nommer les membres.

Jovenel Moïse déclare inviter la Police nationale d’Haïti (Pnh) et la nouvelle force armée à coordonner leurs forces pour garantir l’ordre et la sécurité dans le pays.

Il enjoint le premier ministre Joseph Jouthe et le titulaire du Ministère de l’économie et des finances (Mef), Michel Patrick Boisvert, à octroyer un budget à son collège électoral anticonstitutionnel et illégal, pour la réalisation de ces joutes électorales.

L’année 2021 sera consacrée, notamment, à l’organisation d’élections, à la réforme constitutionnelle et à la réalisation de son projet d’électrification du pays, anticipe Jovenel Moïse, profitant pour lancer un énième appel à l’unité aux membres de l’opposition politique pour rebâtir le pays.

Incapable de se rendre aux Gonaïves, la cité où fut proclamée l’Indépendance d’Haïti, le 1er janvier 1804, Jovenel Moïse, qui était accompagné de représentants des pouvoirs de l’État, a déposé, le vendredi 1er janvier 2021, une gerbe de fleurs à la salle des héros de l’Indépendance nationale au Musée du panthéon national d’Haïti (Mupanah), au Champ de Mars (principale place publique dans la capitale, Port-au-Prince), pour, estime-t-il, saluer la mémoire des pères fondateurs de la patrie.

Le samedi 2 janvier 2021, il y a eu également une cérémonie d’offrande florale à la mémoire des héros de l’Indépendance, à l’autel de la Patrie, au Champs de Mars, en présence de hauts dignitaires de l’État.

Contrairement au projet de Jovenel Moïse d’organiser des élections dans le pays, l’opposition réclame une transition politique à partir du dimanche 7 février 2021, date d’échéance de son mandat présidentiel.

Le 23 décembre 2020, trois membres du Congrès américain ont récemment appelé à une « transition politique crédible, dirigée par les Haïtiennes et Haïtiens vers un ordre démocratique ».

« Le président haïtien Jovenel Moïse poursuit une ligne de conduite de plus en plus autoritaire, en publiant une série de décrets récents, qui incluent la création d’une force extra constitutionnelle de renseignement interne », critiquent-ils.

Les dernières actions du président Jovenel Moise rappellent les exactions antidémocratiques, que le peuple haïtien a subies dans le passé, notamment pendant la période de la dictature des Duvalier, condamnent-ils, soulignant combien ils surveillent, toujours avec « une inquiétude croissante », ce qui se déroule en Haïti.

Depuis la fin de l’année 2020, marquée par un regain d’actes de criminalité, dont de kidnapping (de multiples actes d’enlèvements et de séquestration de personnes), des actions de protestations antigouvernementales ont lieu, en divers endroits, dans un contexte d’une nouvelle rareté inexpliquée de gazoline, sur le territoire national. [emb rc apr 03/01/2021 15:00]