P-au-P, 18 déc. 2020 [AlterPresse] --- La plateforme Groupe d’appui aux rapatriés et réfugiés (Garr) préconise un renforcement de l’accès à la justice et aux réparations pour les victimes du quartier de Bel-Air et dans les zones avoisinantes, dans les violences de gangs armés, à partir du 31 août 2020, et qui s’y sont poursuivies ces derniers mois, dans un rapport, à l’occasion de la journée internationale des migrantes et migrants, le vendredi 18 décembre 2020, transmis à l’agence en ligne AlterPresse.
La plateforme Garr demande au gouvernement d’accompagner les familles victimes de violence des gangs armés, afin qu’elles puissent reprendre leur vie normale dans un bref délai.
Elle appelle à traduire en justice les auteurs présumés des actes de violence, suivant les normes internationales relatives au droit à un procès équitable.
Plusieurs familles, dont les droits sont bafoués au Bel-Air, sont aujourd’hui installées dans les locaux des pères (catholiques romains) Spiritains à Solino, Port-au-Prince, fait savoir la plateforme Garr.
80% des personnes réfugiées chez les frères Spiritains sont des femmes. Une vingtaine d’autres ont des handicaps physiques et visuels, 252 enfants de 1 à 17 ans font partie des personnes réfugiées.
Sur le plan sanitaire, beaucoup de jeunes femmes ont signalé des cas d’infection, comme la grattelle, due à l’utilisation des eaux non traitées, selon des informations confirmées par l’Office de la protection de la citoyenne et du citoyen (Opc).
Les constats et les témoignages des victimes révèlent combien les familles sont mal logées, faute d’espace approprié dans les locaux des frères Spiritains.
Elles vivent majoritairement dans un manque total de produits de première nécessité, en particulier de la nourriture.
Des femmes se plaignent de ne pas avoir d’intimité dans le site, où la séparation des genres n’est pas respectée.
La plateforme Garr enjoint l’État à s’assurer de la présence d’institutions publiques, dans ces quartiers , en particulier de la Police nationale d’Haïti (Pnh), afin de prévenir des attaques similaires à celles des gangs armés et d’y répondre en cas de besoin, ainsi que de sévir contre les extorsions, menaces et autres activités criminelles des gangs contre la population.
L’opinion publique nationale et internationale est aussi invitée à prendre position contre toutes ces formes de vengeance populaire et sectaire, qui mettent en question les acquis des droits fondamentaux de la personne humaine, à valoriser toutes les initiatives de la culture de paix et l’obligation d’accepter l’autre avec ses opinions et ses choix politiques, idéologiques et religieux.
Des mécanismes pacifiques de résolution de conflits et un cadre protecteur, en faveur des personnes déplacées sur le territoire national, doivent aussi être mis en place, suggère la plateforme Groupe d’appui aux rapatriés et réfugiés. [dj emb rc apr 18/12/2020 09:30]