P-au-P, 16 déc. 2020 [AlterPresse] --- Environ une dizaine de représentantes et représentants d’organisations haïtiennes de défense des droits humains ainsi que des personnalités publiques ont rendu, le mercredi 16 décembre 2020, un hommage posthume à Me. Antoine Joseph Gérard Gourgue, homme politique et militant de droits humains, décédé, à l’âge de 95 ans, le vendredi 4 décembre 2020, à Port-au-Prince, a observé l’agence en ligne AlterPresse.
Cette activité d’hommage, en mémoire de Gérard Gourgue, a réuni plusieurs personnalités, dont l’ancien premier ministre Jacques Édouard Alexis et le recteur de l’Université privée Quisqueya (UniQ), Jacky Lumarque, à l’auditorium de la dite université, à Port-au-Prince.
La journaliste senior et fondatrice de Radio Télé Kiskeya, Liliane Pierre Paul, le secrétaire exécutif du regroupement Ensemble contre la corruption, Édouard Paultre, et la responsable de programme au sein du Réseau national de défense des droits humains (Rnddh), Marie Rosie Auguste Ducénat, entre autres, ont partagé leurs témoignages sur le parcours et l’engagement de Me. Gourgue.
Ont également pris la parole, en la circonstance, Me. Jean Joseph Exumé, ancien titulaire (24 janvier 1995 - 7 novembre 1995 ; puis 10 novembre 2008 - 11 novembre 2009) du Ministère de la justice et de la sécurité publique (Mjsp), Me. Gervais Charles, ancien bâtonnier de l’ordre des avocates et avocats de Port-au-Prince, et Me. Jacques Letang, président de la Fédération des barreaux d’Haïti (Fbh).
Dans un climat serein, les différentes intervenantes et différents intervenants ont toutes et tous campé, tour à tour, les diverses dimensions du personnage exemplaire que fut Me. Gérard Gourgue.
Me. Gérard Gourgue était un homme à la dimension humaniste, une figure politique, presque introuvable de nos jours, un citoyen engagé luttant pour le respect des droits humains, ont exprimé les différentes personnalités, qui ont pris la parole, lors de cette cérémonie d’hommage, ce mercredi 16 décembre 2020.
Défenseur des droits humains, Me. Gourgue dénonçait l’impunité, qui, aujourd’hui, représente un cancer pour le pays, souligne Alermy Piervilus de la Plateforme des organisations haïtiennes de droits humains (Pohdh).
La mort de Me. Gourgue est survenue dans un contexte, où l’impunité bat son plein dans le pays et où le régime politique tèt kale au pouvoir tient manifestement à instaurer une dictature, fustige la Pohdh.
Elle appelle les organisations de droits humains à s’organiser pour freiner ce projet dictatorial, comme Gourgue l’a dénoncé à travers la Ligue haïtienne des droits humains (Lhdh), mise sur pied vers les années 1978, pour lutter contre le régime des Duvalier.
« La meilleure façon de rendre hommage à Me. Gourgue, c’est d’arrêter le projet de dictature du pouvoir de Jovenel Moïse, car la dictature est à l’opposé des droits humains », affirme Gédéon Jean, directeur exécutif du Centre d’analyse et de recherche en droits humains (Cardh).
Le secrétaire exécutif du regroupement Ensemble contre la corruption (Ecc), Édouard Paultre, préconise la création d’une chaire universitaire, dénommée Me. Gérard Gourgue, à la Faculté de droit et des sciences économiques (Fdse) de l’Université d’État d’Haïti (Ueh) à Port-au-Prince, pour conserver la mémoire de ce grand homme.
Gérard Gourgue fut non seulement un grand professionnel, mais aussi un homme de culture, a souligné Édouard Paultre. [mj emb rc apr 16/12/2020 16:09]