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Politique : Après le Core Group, les Etats-Unis d’Amérique s’inquiètent de l’érosion de la démocratie en Haïti

P-au-P, 15 déc. 2020 [AlterPresse] --- Après que le Core Group a considéré les deux décrets de Jovenel Moïse, dont l’un concerne une Agence nationale d’intelligence (Ani) et l’autre un renforcement de la sécurité publique, comme contraires à certains principes de la démocratie, entre autres, c’est le tour des États-Unis d’Amérique d’exprimer leurs inquiétudes face à ce qu’ils appellent l’érosion de la démocratie en Haïti, dans un tweet dont a pris connaissance l’agence en ligne AlterPresse.

« Les États-Unis ne sont pas les seuls à s’inquiéter de l’érosion continue de la démocratie en Haïti, de l’absence d’élections législatives et de la gouvernance par décrets », a affirmé, le lundi 14 décembre 2020, dans un tweet, Michael Kozak, secrétaire adjoint par intérim du Bureau des affaires de l’hémisphère occidental du Département d’État des États-Unis.

Plusieurs secteurs de la société assimilent les décrets, adoptés par le président Jovenel Moïse, à une tentative d’empêcher la population de revendiquer ses droits.

Lors d’une tournée, réalisée le dimanche 13 décembre 2020, dans le Nord d’Haïti, Jovenel Moïse a réaffirmé son autocratie, en déclarant qu’il construisait une « démocratie à la Jovenel », dans l’ordre et la discipline.

Toutes celles et tous ceux, qui s’opposent à « ses décrets » anticonstitutionnels et illégaux, sont les mêmes qui prêchent la déstabilisation, qui financent les bandits pour commettre des actes de kidnapping, avance Jovenel Moïse, sans identifier les personnalités qu’ils accusent, mais avouant comprendre les inquiétudes du Core group et de la société civile sur les velléités dictatoriales des dits décrets.

De son côté, lors d’une audience à la Commission interaméricaine des droits humains (Cidh), le jeudi 10 décembre 2020, le titulaire du Ministère de la justice et de la sécurité publique (Mjsp), Rockefeller Vincent, a pointé du doigt des organisations de droits humains, qui, dit-il, seraient des alliées de certains partis politiques, qui discréditent et créent un terrain propice à la violence, dans la perspective de renverser le pouvoir en place.

Rockefeller Vincent n’a pas mentionné les organisations de droits humains, qui supportent ouvertement le régime politique tèt kaleau pouvoir, en ayant accepté d’intégrer un collège électoral anticonstitutionnel et illégal, charge d’organiser un referendum interdit par la Constitution et de nouvelles élections législatives. [emb rc apr 15/12/2020 09:55]