P-au-P, 03 déc. 2020 [AlterPresse] --- Les élections ne sont pas possibles en Haïti, dans ce contexte de crise politique et de criminalité grandissante, estiment plusieurs organisations sociales, y compris de droits humains. [1], dans une note de mise en garde, transmise à l’agence en ligne AlterPresse.
« La réalisation d’élections démocratiques suppose que les protagonistes aient confiance dans l’institution électorale. Or, le collège des conseillères et conseillers, mis en place par l’exécutif, est illégitime et illégal », soulignent-elles.
Le processus électoral serait vicié à sa base, notent-elles.
Les élections auront lieu avec ou sans accord politique, a récemment affirmé le premier ministre, Joseph Jouthe, alors que les partis de l’opposition continuent de contester le Collège électoral de l’exécutif, jugé inconstitutionnel.
Ces organisations sociales, y compris de droits humains, dénoncent également la complicité entre le président Jovenel Moïse et les représentants du Core Group, dans la mise en place, en Haïti, de ce qu’ils appellent « un pouvoir anti-démocratique, répressif et anticonstitutionnel ».
Elles fustigent la prolifération des gangs armés, qui empêchent les citoyennes et citoyens de circuler en toute quiétude.
Elles déplorent les répressions systématiques, exercées par la police contre les rassemblements publics et les mouvements de protestations pacifiques, en faisant usage de gaz lacrymogène, de projectiles en caoutchouc et réels, causant de nombreuses victimes.
Elles évoquent aussi les attaques continuelles des gangs armés, dans les quartiers populaires, les braquages quotidiens et la montée vertigineuse du kidnapping, suivi de viols, de tortures et d’assassinats.
Ces organismes de promotions de droits humains, de droits des femmes, des droits des paysannes et paysans, condamnent le laxisme des autorités, qui n’adoptent aucune mesure pour combattre efficacement l’insécurité et la criminalité. [emb rc apr 03/12/2020 14:15]
[1] Les organisations sociales, y compris de droits humains, signataires de la note de mise en garde, sont la Plateforme des organisations haïtiennes de droits humains (Pohdh), la Commission épiscopale nationale (catholique romaine) Justice et paix (Ce-Jilap), le Réseau national de défense des droits humains (Rnddh), le Programme pour une alternative de justice (Paj), ;e Sant Karl Lévèque (Skl), le Centre de recherche et de formation économique et sociale pour le développement (Cresfed), l’Institut cuturel Karl Lévèque (Ickl), la Fondation groupe d’alternative et de justice (F-Gaj), Kay fanm, le Mouvement des femmes haïtiennes pour l’éducation et le développement (Moufhed), le Conseil haïtien des acteurs non étatiques (Conhane), la Solidarite fanm ayisyèn (Sofa) et Tèt kole ti peyizan.