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Droits humains : Des agents de la Police nationale d’Haïti blessent, par balles en caoutchouc, ce 30 novembre 2020, à Port-au-Prince, au moins 2 personnes, lors d’une manifestation contre le kidnapping

P-au-P, 30 nov. 2020 [AlterPresse] --- Des agents de la Police nationale d’Haïti (Pnh) ont blessé, ce lundi 30 novembre 2020, de balles en caoutchouc à la tête, au moins deux (2) personnes, identifiées comme des médecins internes à l’Hôpital de l’Université d’État d’Haïti (Hueh), lors d’une nouvelle manifestation, à Port-au-Prince, contre le kidnapping (enlèvement et séquestration de personnes) à l’initiative de prestataires de soins, selon les témoignages recueillis par l’agence en ligne AlterPresse.

Ces agents de la police nationale ont fait usage de gaz lacrymogènes et de balles en caoutchouc, pour disperser, une nouvelle fois, après les protestations du samedi 28 novembre 2020, la manifestation des médecins, qui a rassemblé un nombre important de protestataires, dénonçant et exigeant la fin des actes de kidnapping.

A la fin de ce mois de novembre 2020, pour le moins 5 personnes ont été enlevées et séquestrées, sur le territoire national, par des bandits armés, qui accomplissent les forfaits en toute impunité.

Toutes les couches sont atteintes, ces derniers mois, par ce phénomène de kidnapping.

La manifestation de protestation du lundi 30 novembre 2020 a parcouru plusieurs zones de la capitale, particulièrement à l’avenue Jean-Paul II (Turgeau), devant le siège central de la compagnie privée de téléphonie mobile Digicel, où les protestataires ont demande la contribution des responsables, pour permettre à la justice d’identifier les auteurs et les zones d’appels des commanditaires des actes de kidnapping en Haïti.

« Les responsables ont les moyens de retracer la localisation des kidnappeurs, à partir des numéros de téléphone, qu’ils utilisent pour entrer en contact avec les familles des personnes kidnappées », soulignent les protestataires dans les rues.

Parallèlement, ce lundi matin 30 novembre 2020, plusieurs citoyennes et citoyens, pour la plupart des chauffeurs de transports publics, ont bloqué la route du Canapé Vert (vers et en provenance de l’est de la capitale, Port-au-Prince), pour protester contre le kidnapping d’un chauffeur de transport en commun, appelé Gary, et de deux élèves, le weekend écoulé.

« Trop, c’est trop ! Nous sommes mobilisés contre les actes de kidnapping, qui se multiplient partout à travers le pays. Le kidnapping du chauffeur, notre camarade, doit être le dernier des forfaits des gangs armés », souhaitent les protestataires.

Ils ont aussi exprimé leur colère et révolte contre des policiers nationaux, qui les appellent à reprendre leur travail de desservir différents circuits de transports publics, en vue de rassembler la somme d’argent, exigé par les ravisseurs de leur collègue.

Les ravisseurs du chauffeur de transport public auraient réclamé 100 mille dollars américains, pour libérer le chauffeur et les deux élèves.

Les protestataires du lundi 30 novembre 2020 à Port-au-Prince entendent continuer leur mouvement, dans les rues, jusqu’à ce que les autorités prennent des dispositions institutionnelles, pour mettre fin à ce climat de terreur, y compris les actes du kidnapping.

Également, sur la route de Boudon, à proximité du bureau de l’Office de la protection de la citoyenne et du citoyen (Opc), plusieurs véhicules ont été mis en travers de la chaussée, en signe de protestation contre les actes d’enlèvement et de séquestration de personnes.

Ni la justice, ni le gouvernement en place n’ont encore pipe mot sur le degré de détérioration de la situation sécuritaire sur le territoire national. [mj rc apr 30/11/2020 15:31]