P-au-P, 25 nov. 2020 [AlterPresse] --- Le Collectif des organisations de défense des droits des migrants et rapatriés (Coddemir) dit condamner l’impunité, dont jouissent les acteurs d’actes de violences sur les femmes, ainsi que la décision du juge d’instruction Emilio Accimé, de non-lieu en faveur d’Yves Jean-Bart, accusé d’abus de pouvoir et d’agression sexuelle sur plusieurs joueuses de football, dont des mineures, dans une note, à l’occasion de la journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes, ce 25 novembre 2020, transmise à l’agence en ligne AlterPresse.
« Lorsque ces forfaits restent impunis, la justice donne carte blanche aux criminels pour faire plus de victimes », souligne le Coddemir, qui salue la décision du commissaire du gouvernement, près le tribunal civil de la Croix-des-Bouquets (municipalité au nord-est de la capitale, Port-au-Prince) de rouvrir le dossier d’Yves Jean-Bart, en interjetant appel contre l’ordonnance d’Emilio Accimé.
« C’est une opportunité qui est offerte à la justice haïtienne, si elle veut commencer à redorer son blason ».
Encourageant les organisations féministes « à continuer ce travail combien important pour le respect des droits de la femme et des filles », le Coddemir les « félicite pour le combat qu’elles mènent et le courage dont elles font preuve, dans cette société patriarcale qu’est la nôtre ».
En 2018, les centres Groupe haïtien d’étude du Sarcome de Kaposi et des Infections opportunistes (Gheskio) ont reçu 792 jeunes filles et femmes victimes de violences sexuelles.
Au cours de l’année 2016-2017, 29% des femmes et filles interrogées, âgées de 15 à 49 ans, ont été victimes de violence physique, depuis l’âge de 15 ans, démontre une étude, réalisée par le Ministère de la santé publique et de la population (Mspp) et citée par le Coddemir.
Dans le cadre d’une étude, conduite en janvier 2016, plus de 25% des femmes haïtiennes, âgées de 18 à 24 ans, ont rapporté avoir subi des rapports sexuels forcés, avant d’avoir atteint l’âge de 18 ans.
« Sur 62 plaintes pour viol, déposées entre juin et août 2010, dans cinq différents commissariats de police de Port-au-Prince, aucun procès n’avait eu lieu pour ces affaires, près de deux ans après le dépôt de ces plaintes ».
Le Collectif des organisations de défense des droits des migrants et rapatriés (Coddemir) convie les autorités étatiques, plus particulièrement celles de la justice, à s’assurer que les coupables d’actes de violence envers les femmes soient punis. [mj rc apr 25/11/2020 16:25]