P-au-P., 19 nov. 2020 [AlterPresse] --- Le Réseau national de défense des droits humains (Rnddh) demande aux autorités concernées d’engager des poursuites, contre les personnes impliquées dans les cas de vols de corps du délit et de pièces à conviction, au Palais de justice de Port-au-Prince, dans un rapport d’enquête, publié le jeudi 19 novembre 2020 et consulté par l’agence en ligne AlterPresse.
Les autorités doivent « prendre toutes les dispositions qui s’imposent, en vue de mettre fin à ces vols en cascade de corps du délit, pièces à conviction et objets personnels des parties impliquées dans les dossiers en cours », recommande le Rnddh.
De mars 2018 à octobre 2020, au moins 23 vols et tentatives de vol ont été perpétrés au Palais de justice de Port-au-Prince.
Le Réseau national de défense des droits humains dénonce le vol, perpétré le 19 octobre 2020, des corps du délit, constituant le dossier relatif à l’assassinat de Me. Monferrier Dorval, le vendredi 28 août 2020, à Pèlerin 5, dans la même zone où habite le président Jovenel Moïse.
Greffe du parquet, cabinets d’instruction de la plupart des magistrates et magistrats, greffe des cabinets d’instruction, greffe principal, aucun espace n’a, à date (novembre 2020), été épargné, relève le Rnddh, lors de cette enquête.
Dans 17 de ces cas de vol, aucune trace d’effraction, sur les portes donnant accès aux espaces où étaient gardés ces dossiers, n’a été enregistrée.
« Ceci révèle que ces objets ont été subtilisés par des membres du personnel administratif et judiciaire, affectés au Palais de justice de Port-au-Prince, ou avec leur complicité », souligne le rapport d’enquête du Rnddh.
L’organisme de droits humains rappelle combien des caméras ont été installées, entre 2016 et 2017, dans certains espaces au Palais de justice de Port-au-Prince. Certaines ont été endommagées et les autres enlevées, sur exigence des magistrates et magistrats.
Un dispositif de 44 agents, affectés au Palais de justice de Port-au-Prince, dont 24 agents de sécurité du Ministère de la justice et de la sécurité publique (Mjsp), renforcés par les 20 agents de la Police nationale d’Haïti (Pnh), n’arrivent pas à le sécuriser normalement.
Le Réseau national de défense des droits humains préconise de sécuriser efficacement les locaux du Palais de justice de Port-au-Prince, d’enregistrer méticuleusement les corps du délit, pièces à conviction et objets personnels confisqués, de sécuriser et vérifier régulièrement les corps du délit, pièces à conviction et objets personnels confisqués et de fournir aux greffes des Palais de justice des matériels et équipements de qualité, résistant aux flammes. [mj rc apr 20/11/2020 15:42]