P-au-P, 13 nov. 2020 [AlterPresse] --- Le Réseau national de défense des droits humains (Rnddh) fustige le laxisme des autorités judiciaires, qui, 2 ans après le massacre de La Saline (non loin du bord de mer de la capitale, Port-au-Prince), perpétré dans la nuit du 13 au 14 novembre 2018, traînent les pieds dans les poursuites.
« Jusqu’à présent, il n’y aucune avancée au niveau de la justice. Les plaintes des organisations de droits humains et les rapports de police, sur le massacre de novembre 2018, à La Saline, semblent être ignorés par la justice », relève Marie Rosy Auguste Ducénat, responsable de programme au Rnddh, dans une interview à l’agence en ligne AlterPresse.
Dans le but d’accompagner les personnes survivantes, le dossier du massacre de novembre 2018 à La Saline a bien été transmis à la justice par un collectif, composé du Réseau national de défense de droits humains, du Bureau des avocats internationaux (Bai), du Bureau des droits humains en Haïti (Bdhh) et d’autres personnalités.
Préalablement, la Direction centrale de la police judiciaire (Dcpj) a également acheminé, à la justice, son rapport d’enquête sur le massacre perpétré à La Saline, qui a fait plus de 100 morts (personnes assassinées par balles, lynchées ou brûlées vives). De nombreux corps sans vie ont été emportés par les assaillants armés.
En plus de plusieurs personnes portées disparues, au moins 11 femmes et filles ont été victimes de viols collectifs. Les assaillants armés ont aussi vandalisé et/ou criblé de balles 150 maisons à Projet La Saline et ses environs, et incendié des dizaines d’autres maisons à Nan Chabon.
« Le bilan du massacre d’État à La Saline est lourd », signalait le Rnddh, dans un complément de rapport, rendu public le 20 décembre 2018.
Ce n’est que le 16 novembre 2018 que la Police nationale avait décidé de faire une première intervention, en quadrillant la zone, sans vraiment y pénétrer, avait noté le Centre d’analyse et de recherche en droits humains (Cardh), ->https://web.rnddh.org/wp-content/uploads/2018/12/Massacre-La-Saline-Rapport-CARDH-1.pdf], dans un rapport d’évaluation de la situation à La Saline, en date du 10 décembre 2018.
Aujourd’hui, en novembre 2020, deux après le massacre, qui a révolté citoyennes et citoyens, le quartier de La Saline est déserté. Il a été délaissé par les personnes survivantes du massacre de novembre 2018.
« Or, non seulement ces personnes résidaient dans le quartier, mais aussi et surtout elles avaient leurs activités de commerce, génératrices de revenus », souligne le Rnddh.
Les autorités ont réussi à établir, au quartier de La Saline, « la terreur qu’ils souhaitaient ».
Le Réseau national de défense de droits humains convie la population à ne pas baisser les bras, pour défendre le droit à la vie, le droit à l’intégrité physique et psychique, qui sont des droits sacrés et des acquis. [mj rc apr 13/11/2020 12:52]