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Haïti-Criminalité : Vers un partenariat formel pour assurer un suivi approprié des dossiers de journalistes victimes

P-au-P, 05 nov. 2020 [AlterPresse] --- Il est important de mettre en place un partenariat formel entre le Barreau (des avocates et avocats) de Port-au-Prince et des associations de journalistes, pour assurer un suivi relatif aux dossiers de journalistes victimes de crimes.

C’est ce qu’estiment des instances nationales et internationales, dont le Barreau (des avocates et avocats) de Port-au-Prince et l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (Unesco) à Port-au-Prince, lors d’une conférence virtuelle tenue, ce jeudi 5 novembre 2020, et à laquelle a assisté l’agence en ligne AlterPresse.

Ce suivi de dossiers devrait s’inscrire dans le cadre d’assistance légale et d’appui pour les journalistes, victimes de violences durant l’exercice de leur métier, suggère Jeffrey Clark Lochard, spécialiste en communication et informatique au bureau de l’Unesco à Port-au-Prince.

« Si les loups s’associent, se fédèrent, pourquoi les gens de bien ne s’associent pas pour forcer L’État à assumer ses responsabilités, garantir les droits des citoyennes et citoyens, dont des journalistes ?, s’interroge de son côté, Jean Barnave Chéron, conseiller de l’ordre au Barreau de Port-au-Prince.

« Les enquêtes journalistiques offrent deux opportunités aux journalistes : la mort ou l’exil », déplore Ruben Dumont, coordonnateur de l’Association haïtienne des journalistes d’investigation (Ahji), tout en appelant les journalistes à faire pression sur les autorités, pour que les crimes contre les journalistes ne restent pas impunis.

Ruben Dumont invite les journalistes à affronter la peur et enquêter sur les cas des journalistes victimes, pour pouvoir leur rendre justice et lutter contre l’impunité.

Martine Isaac Charles, coordonnatrice de la Solidarité des femmes haïtiennes journalistes (Sofehj), souhaite une implication de l’État dans cette bataille, à travers la législation, en ce qui concerne les agressions commises sur Internet.

Il n’y a pas de loi, qui statue sur ce qui est vie privé ou pas, regrette la Sofehj.

La Solidarité des femmes haïtiennes journalistes appelle à une campagne de sensibilisation, dans les salles de rédaction des médias et auprès de la population, sur les agressions dont sont victimes les femmes journalistes en ligne, lors des manifestations ou autres.

Si la banalisation des agressions sur les femmes journalistes, sous les formes de violence verbale, psychologique, physique et l’exploitation salariale, persistent, les femmes journalistes continueront à être victimes, prévient-elle.

Jean Barnave Chéron invite les journalistes à consulter leurs avocats et à qporter plainte, après avoir subi des actes de violences.

Au niveau du gouvernement, le Ministère de la justice et de la sécurité publique (Mjsp) travaille sur un projet de création d’un circuit, pour signaler les cas de journalistes qui sont en danger ou sont assassinés dans l’exercice de leur métier.

Ce projet s’inscrirait dans une volonté politique pour combattre les crimes contre les journalistes, à travers le pays, et l’impunité dans toutes ses formes, selon le titulaire du Mjsp, Me. Rockefeller Vincent. [mj emb rc apr 05/11/2020 15:40]