P-au-P, 26 oct. 2020 [AlterPresse] --- La Direction politique de l’opposition dite démocratique (Dirpod) apporte un démenti formel à la déclaration du président Jovenel Moïse, selon laquelle il affirme négocier, depuis trois mois, un projet d’accord avec l’opposition.
Par cette affirmation, le président cherche à induire la population en erreur, comme il l’avait fait avec la représentante des États-Unis d’Amérique auprès des Nations unies, souligne la Dirpod, dans une note, dont a pris connaissance l’agence en ligne AlterPresse.
« Aucune négociation, autour d’un quelconque accord, n’est actuellement en discussion avec la présidence. Aucun parti membre de la Dirpod n’a été contacté, ni n’a pris part à aucune rencontre avec Jovenel Moïse », insiste-t-elle.
Dans une adresse à la nation, le vendredi 23 octobre 2020, Jovenel Moïse « n’a pas pris toute la mesure de la gravité de la crise politique, dans laquelle sa gouvernance catastrophique a plongé notre pays », déplore l’opposition politique.
Les élections auront lieu avec ou sans une nouvelle Constitution, a rectifié, moins de 24 heures après, Jovenel Moïse, en marge d’une visite, le samedi 24 octobre 2020, d’un chantier de réseau électrique.
« Affirmer qu’il entend voir sa nouvelle Constitution, avant la tenue des élections, pour se rétracter ensuite le lendemain, constitue une preuve supplémentaire du peu de confiance, que l’on peut accorder à la parole de ce président », critique la Dirpod.
En voulant changer la Constitution, qu’il prend un malin plaisir à violer, Jovenel Moïse, qui a prêté le serment solennel de respecter et de faire respecter la Constitution, se rend parjure et commet un crime de haute trahison, fustige-t-elle.
La Direction politique de l’opposition dite démocratique conseille au président « de mettre à profit les 105 jours, qui lui restent à passer au pouvoir, pour restaurer l’autorité de l’État et ramener la sécurité sur le territoire.
Elle exhorte Jovenel Moïse à mettre un terme aux kidnappings et à poursuivre les dilapidateurs des fonds PetroCaribe de l’aide vénézuélienne à Haïti ainsi que les assassins des massacres à La Saline, au Bel-Air, à Carrefour Feuilles, du Bâtonnier Monferrier Dorval, de l’étudiant Gregory Saint Hilaire, Elias Eric Diogène dit Ricot, entre autres.
La Direction politique de l’opposition dite démocratique appelle à un « dialogue sérieux, sans faux semblant et sans exclusion, entre celles et ceux, qui veulent réellement un retour au fonctionnement normal des institutions ».
Des milliers de citoyennes et de citoyens ont gagné les rues, le samedi 17 octobre 2020 (214e anniversaire de l’assassinat de Jean-Jacques Dessalines, l’un des pères fondateurs de la nation haïtienne), dans la capitale, Port-au-Prince et dans les villes de provinces, pour exiger la démission du président de la république Jovenel Moïse. [emb rc apr 26/10/2020 13:30]