Español English French Kwéyol

Haïti-Criminalité : Après des positions controversées sur la situation sécuritaire, le Binuh appelle les autorités à protéger la population contre les gangs armés

P-au-P, 20 oct. 2020 [AlterPresse] --- Après avoir considéré que la fédération des gangs armés G9 an fanmi ak alye aurait contribué à une diminution du nombre de morts violentes, sur le territoire national, le Bureau intégré des Nations unies en Haïti (Binuh) exhorte les autorités haïtiennes à prendre toutes les mesures nécessaires, afin de protéger les communautés prises en otage par les actions criminelles des gangs, dans une tribune de presse, en date du mardi 20 octobre 2020, consultée par AlterPresse.

L’impunité, dont jouissent actuellement des membres de nombreuses bandes armées, constitue un affront à l’État de droit, déplore le Binuh.

Il condamne avec véhémence les actes de violence contre la population, qui contribuent à l’augmentation de l’insécurité sur le territoire national.

Le Bureau intégré des Nations unies en Haïti souligne combien le contexte sécuritaire haïtien demeure fragile, avec une recrudescence d’épisodes de violence, dont la population est la principale victime.

« Les bandes criminelles armées sapent de plus en plus l’autorité de l’État et ont causé une augmentation brutale du nombre de victimes dans certains quartiers ».

Des centaines de familles dans les quartiers de Bel Air et de La Saline ont dû être obligées de se réfugier dans des abris de fortune, après que leurs maisons ont été incendiées par des groupes armés, relève le Binuh.

« Depuis le meurtre de Me. Monferrier Dorval le 28 août 2020 (Me. Monferrier Dorval, a été assassiné, par des individus armés, en sa résidence privée, à Pèlerin 5, dans la même zone où habite le président Jovenel Moïse), plusieurs pères et mères, enfants, étudiants, hommes de lois, travailleurs, et entrepreneurs ont été assassinés, renforçant la peur au quotidien dans de nombreux foyers (…) Des manifestants, tel que l’étudiant Grégory Saint-Hilaire (l’étudiant Grégory Saint-Hilaire a été tué, dans l’enceinte même de l’École normale supérieure (Ens) de l’Université d’État d’Haïti (Ueh), d’une balle au dos, attribuée à des agents de l’Unité de sécurité générale du Palais national (Usgpn), d’un type de fusil, dénommé « Colt M4, une arme de guerre utilisée par des forces spéciales des Forces armées en guerre »), sont tués ou blessés en prenant part à des mouvements de revendication pacifiques ».

Des défenseurs des droits humains et des journalistes sont également menacés de mort, en révélant et dénonçant des injustices.

Le Bureau intégré des Nations unies en Haïti demande à l’État de renforcer la présence de la Police nationale d’Haïti (Pnh), qui fait face à un manque criant de financement, de formation, d’équipement adéquats et de véhicules spécialisés.

Les Nations Unies renouvellent leur engagement à accompagner la Pnh et la Commission nationale de désarmement, de démantèlement et de réinsertion (Cnddr) et le système judiciaire haïtien. [emb rc apr 20/10/2020 11:15]