P-au-P, 16 oct. 2020 [AlterPresse] --- Une situation tendue a été observée au centre-ville de Port-au-Prince, notamment au Bel Air, à la veille d’une « grande manifestation anti-gouvernementale » de l’opposition, projetée pour ce samedi 17 octobre 2020, selon les informations rassemblées par l’agence en ligne AlterPresse.
Des tirs nourris d’armes à feu ont été entendus, de la nuit du jeudi 15 octobre jusqu’au vendredi 16 octobre 2020, lors de ces nouvelles tensions enregistrées au Bel-Air et ses environs.
Un mort aurait été recensé dans le camp de la Fédération des gangs armés, dénommée G9 en famille et alliés.
Le dirigeant du G9 en famille, Jimmy Chérizier, alias Barbecue, avait proféré des menaces à l’encontre des membres de l’opposition, qui auraient l’intention de manifester, dans les rues de Port-au-Prince, notamment au bas de Delmas.
Chérizier entendrait faire échec au mouvement de protestations annoncées par l’opposition contre le pouvoir en place.
Aucun communiqué du gouvernement tèt kale, ni de la Police nationale d’Haïti (Pnh) n’’est rendu public face aux menaces violentes de la Fédération des gangs armés, dénommée G9 en famille et alliés, contre les manifestantes et manifestants du samedi 17 octobre 2020, 214 e anniversaire de l’assassinat de Jean-Jacques Dessalines, l’un des principaux fondateurs de indépendance d’Haïti, le 1er janvier 1804, de la France esclavagiste et colonialiste.
« Nous gagnerons les rues, malgré les menaces », prévient Me. Michel André, l’un des porte-parole du secteur dit démocratique et populaire, lors de la présentation, le jeudi 16 octobre 2020, d’une nouvelle structure dénommée « Direction politique de l’opposition démocratique ».
« Nous avons connu pire sous le régime des Duvalier », renchérit l’ex-sénatrice Edmonde Supplice Beauzile, du parti politique Fusion des sociaux-démocrates, qui dénonce ces tentatives d’intimidations.
Toutes les dispositions sont prises pour l’organisation, le samedi 17 octobre 2020, de la journée de mobilisation nationale, visant à réclamer le départ du président Jovenel Moïse, dénoncer les assassinats du bâtonnier Monferrier Dorval, le vendredi 28 août 2020, à Pèlerin 5, dans la même zone où habite le président Jovenel Moïse, et de l’étudiant Gregory Saint-Hilaire, le vendredi 2 octobre 2020, d’une balle au dos, tirée par un agent de l’Unité de sécurité générale du Palais national (Usgpn), à l’École normale supérieure (Ens) de l’Université d’État d’Haïti (Ueh), fait savoir, ce 16 octobre 2020, Michel André.
La manifestation, qui aura plusieurs points de départ, devrait parcourir les rues de Delmas, de Bourdon, de l’avenue John Brown (communément appelée « Lalue »), pour aboutir devant la Cour de cassation, situé au Champ-de-Mars, principale place publique de la capitale, Port-au-Prince, où se trouve le Palais national. [mj emb rc apr 16/10/2020 16:40]