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Football/Soupçons d’abus sexuels : Malgré sa suspension depuis mai 2020, par la Fifa, Yves Jean-Bart garderait encore de l’influence au centre Fifa Goal en Haïti

P-au-P, 14 oct. 2020 [AlterPresse] --- L’ancien président de la Fédération haïtienne de football (Fhf), Yves Jean-Bart, maintiendrait encore de l’influence au centre Fifa Goal en Haïti, malgré la prolongation de sa suspension pour 90 jours, imposée, le 25 mai 2020, par la commission d’éthique indépendante de la Fédération internationale des associations de football (Fifa), pour soupçons d’abus sexuels sur de jeunes joueuses mineures en Haïti, rapporte un article publié sur le site de Deutsche Welle (D.W.), la radio internationale allemande et consulté par l’agence en ligne AlterPresse.

« Yves Jean-Bart "a toujours une énorme influence" au sein de la fédération, avec "un contrôle total’’ sur tout ce qui se passe ici », a confié un responsable à la Fhf, sous couvert d’anonymat par crainte de représailles.

Accusé d’abus sexuels sur des footballeuses mineures haïtiennes, d’après un article du journal britannique « The Guardian », l’ancien président de la Fhf aurait fait plusieurs visites, tard dans la nuit, au centre d’entraînement, à la Croix-des-Bouquets (municipalité au nord-est de la capitale, Port-au-Prince), pour proposer aux joueuses de les aider dans leur carrière, en leur facilitant l’accès à des clubs, qui les convoitaient, et dans leurs études, en leur offrant la possibilité d’aller à l’université, poursuit ce responsable, cité dans cet article, dont Pierre Richard Midy et Jonathan Crane sont les auteurs.

Dans cette même perspective de contrôle, 17 passeports de joueuses, dont certaines ont des visas pour les États-Unis d’Amérique, auraient été confisqués.

« Des fidèles de Jean-Bart se seraient introduits dans un bureau de la fédération, où les passeports des joueuses sont habituellement conservés. Ils ont profité de l’absence du responsable régulier dudit bureau pour en confisquer 17 », explique le responsable à la Fhf.

« Ces affirmations sont fabriquées par des ennemis politiques, qui font des allégations fantastiques sans preuves et ne reculeront devant rien pour salir le Dr. Jean-Bart et déstabiliser la fédération », a riposté, de son côté, Evan Nierman, porte-parole d’Yves Jean-Bart.

Le porte-parole a démenti les informations, faisant croire que l’ancien président de la Fhf se serait rendu au centre d’entraînement pour faire des promesses aux joueuses, ainsi que pour confisquer 17 passeports de joueuses, que l’ancien président soupçonnait d’avoir témoigné contre lui.

« Ce sont des mensonges ridicules, de la part de détracteurs, qui fabriquent des allégations pour dénigrer le Dr. Jean-Bart, en espérant que les médias étrangers naïfs les répéteront et amplifieront de fausses informations », a-t-il soutenu.

En mai 2020, l’organisation internationale Human rights watch (Hrw) a exigé des poursuites judiciaires adéquates, dans le cadre du dossier en rapport aux allégations d’agressions sexuelles, portées contre le président de la Fédération haïtienne de football (Fhf), Yves Jean-Bart.

Une ancienne joueuse a dit à Hrw que ses contrats et « ma chance de jouer à l’étranger dépendaient du fait de coucher avec le président ».

Le jeudi 20 août 2020, la Fifa a annoncé, à travers un communiqué, l’interdiction d’exercer toutes activités relatives au football (administratives, sportives ou autres), aux niveaux national et international, pour une durée de 90 jours (du jeudi 17 août 2020 au jeudi 17 décembre 2020), pour deux autres membres de la Fhf.

Il s’agit de Nella Joseph (superviseuse auprès des jeunes filles au centre technique national de Croix-des-Bouquets (municipalité au nord-est de la capitale Port-au-Prince) et Wilner Etienne (directeur technique de la Fhf). [mj emb rc apr 14/10/2020 12:27]