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5 juin, journée de la terre

Quelles mesures étatiques pour la protection de l’environnement en Haiti ?

P-au-P., 04 juin 2005 [AlterPresse] --- Le ministre de l’environnement, Yves-André Wainright, a annoncé, la veille de la journée mondiale de la terre le 5 juin, l’adoption par le gouvernement haïtien d’un décret sur la gestion de l’environnement.

Dans une interview accordée à AlterPresse, Wainright a indiqué que « ce décret fixe, entre autre, les responsabilités des citoyens, des collectivités territoriales, des entreprises et des institutions gouvernementales dans la gestion de l’environnement ».

« Ce projet établit les responsabilités du ministère de l’environnement face aux différents autres intervenants », a poursuivi le ministre. « Il permet d’introduire dans la législation haïtienne les principes consacrés dans les accords internationaux en particulier le principe du pollueur-payeur » a-t-il précisé.

Ces principes, une fois adoptés, vont octroyer à l’État haïtien des instruments légaux lui permettant d’intervenir dans certains lieux dégradés, et de prendre des actions appropriées sans avoir à compenser une tierce personne, a expliqué le ministre de l’environnement.

Sur la base du principe pollueur-payeur, a dit l’agronome Wainright, « l’État n’a pas à dédommager les gens qui ont construit dans des aires de protection des sources ». Selon lui, ce sont « les pollueurs eux-mêmes qui doivent dédommager l’État et instaurer un système pour stopper la pollution des sources, au risque de se retrouver en face de la justice avec possibilité d’emprisonnement ».

Le décret prévoit aussi la création d’une série d’institutions nouvelles, spécialisées pour la gestion de l’environnement, comme la Caisse Nationale de Résidus, dont la mission sera de promouvoir la réduction, la réutilisation et le recyclage des déchets à l’échelle nationale.

Une autre institution prévue est le Système national des aires protégés (Snap), qui a pour objectif de conserver la diversité biologique, de contribuer à l’éducation, d’encourager la recherche scientifique, d’assurer la meilleure gestion des ressources biogénétiques et de faciliter l’accès des citoyens à ces ressources.

L’Office national des forêts et des aires protégées (Onfap) sera un organisme autonome chargé de gérer et de coordonner le Système national des aires protégées, d’élaborer ou d’approuver des plans d’aménagement des aires protégées, d’intégrer les populations ou les collectivités territoriales dans la gestion des aires protégées.

Par ce projet, le Ministère de l’environnement entend créer une « synergie » entre les institutions de l’État ayant des responsabilités vis-à -vis de l’Environnement, a souligné le ministre Wainright.

Il a cité, en particulier, le Ministère de l’économie et des finances (Mef), celui de l’agriculture, des ressources naturelles et du développement rural (Marndr), le Ministère des travaux publics, transports et communications (Mtptc) et les mairies.

Qu’en est il de Fonds Verrettes ?

Pour ce qui a trait au déplacement des populations sinistrées lors des inondations survenues en 2004 à Fonds Verrettes (Ouest), Mapou (Sud-Est), Yves-André Wainright a déclaré qu’une commission technique interministérielle a été créée et a déjà identifié un site pour la relocalisation du bourg de Fonds Verrettes.

Cette commission a élaboré les termes de référence pour un plan d’urbanisme du nouveau bourg.

La protection des berges de la rivière « Gros Cheval », qui traverse la région, les travaux pour l’endiguement des berges de la ravine de « Gros Cheval » et la construction de barrages dans le lit de la rivière pour freiner la force des eaux sont envisagées.

Des appels d’offres ont été lancés en ce sens, des firmes sont en train de présenter leurs dossiers, les financements sont là et les travaux débutent d’ici le 4 juillet prochain a fait savoir le ministre.

Cependant, Wainright a dit que son ministère fait face à des problèmes d’ordre institutionnel.

Il a mis l’accent sur l’absence d’une police pour la protection de l’environnement. Un projet est à l’étude, de concert avec le Conseil supérieur de la Police nationale (Cspn), a confié le ministre. [lf gp apr 04/06/2005 19:40]