Paris, 4 juin. 05 [AlterPresse] --- Michel Barnier laisse son poste de ministre des Affaires étrangères avec deux « pierres » qu’il avait apportées d’Haïti. C’était en mai 2004. Le chef de la diplomatie française était en poste depuis environ deux mois et réalisait en Haïti la visite manquée de son prédécesseur, Dominique de Villepin.
Au cours de sa visite en Haïti, Michel Barnier révèle qu’il avait ramassé les deux pierres « sur les torrents de boues qui ont dévasté plusieurs villages de l’île ». Ce petit geste a marqué le diplomate qui affirme les avoir « montrées aux ambassadeurs [français] ». Michel Barnier, un an après son voyage en Haïti, affirme : « j’emporterai précieusement ces deux pierres ».
C’est avec un « je pense à Haïti » que Michel Barnier a fait ses adieux au Quai d’Orsay, ce 3 juin. Il a mis l’accent sur les difficultés de ce pays malgré sa proximité avec la France.
Au moment où la diplomatie française s’apprête à concentrer ses efforts sur la crise de l’Europe, l’ancien ministre attire l’attention de son successeur sur « cette île [Haïti] si lointaine et pourtant si proche à la fois ».
Michel Barnier, qui avait convoqué en mars dernier la réunion des bailleurs de fonds sur Haïti, rappelle que dans ce pays « se trouvent confrontés [beaucoup] de défis pour la diplomatie française ».
Pour l’ancien ministre, la situation d’Haïti n’est pas à écarter de la situation planétaire. Michel Barnier dresse le constat d’un monde « dangereux, instable, désordonné où les injustices, la pauvreté, l’insécurité écologique nourrissent un peu partout les nationalismes et souvent l’intégrisme... partout l’intolérance ».
Faisant le bilan de ses quatorze mois à la tête du Quai d’Orsay, Michel Barnier affirme que « ce ministère a fait face en une année à tant de crises, à tant d’épreuves, tant de secousses, que la fierté de l’avoir dirigé en est encore pour [lui] renforcée ».
Michel Barnier est l’un des rares ministres du gouvernement de Jean-Pierre Raffarin à perdre son porte-feuille. Il est remplacé aux Affaires étrangères par Philippe Douste-Blazy, ancien ministre de la santé. [wa apr 04/06/2005 18:40]