P-au-P.,, 3 juin. 05 [AlterPresse] --- Les démarches en vue de la désignation d’une candidature unique au niveau du secteur protestant lors des prochaines présidentielles haitiennes, prévues pour la fin de cette année, semblent rencontrer des obstacles, selon des données recueillies par AlterPresse.
Le candidat de l’Union nationale chrétienne pour la reconstruction d’Haïti (Uncrh), Chavannes Jeune, a annoncé que des démarches sont en cours pour arriver à une candidature unique des partis du secteur protestant aux prochaines élections présidentielles, rapporte le correspondant d’AlterPresse à Paris.
De passage à la capitale française, Chavannes Jeune, a fait savoir qu’il y a « 32 partis politiques de tendance chrétienne en Haïti ». La plupart ont leur présidentiable, a-t-il ajouté, soulignant la nécessité de l’organisation d’élections primaires afin que le meilleur des présidentiables devienne le candidat des 32.
Pour le moment, on est au stade des négociations en vue la formation d’une coalition, a affirmé Chavannes Jeune. Mais certains partis « chrétiens » comme le Mouvement chrétien pour une nouvelle Haïti (Mochrena) ne prennent pas part à ces discussions.
Contactés par AlterPresse à Port-au-Prince, les dirigeants du Mochrena ont confié qu’une mésentente s’est installée entre les deux partis depuis la décision du pasteur Jeune de se présenter aux prochaines élections en tant que candidat à la présidence.
Selon le responsable logistique du parti Mochrena, Philippe Philius, cette friction a commencé après le refus de l’UNCRH de participer à une réunion que présidait le pasteur Luc Mesadieu, candidat à la présidence du Mochrena. Il a affirmé que son parti est en position de force « au nom de l’Eternel ».
Pour sa part Chavannes Jeune a annoncé qu’il a ouvert parallèlement des discussions avec d’autres formations politiques dont la Confédération Unité Démocratique (KID) et la Fusion des Sociaux Démocrates. Tous les leaders de toute tendance recherchent l’appui de la force protestante, qui représente 45% de la population haïtienne, a estime le responsable de l’Uncrh.
Alors que les tractations se poursuivent au niveau des secteurs politiques en perspective des élections, le processus électoral semble sérieusement handicapé par divers problèmes et la violence contribue à créer un climat défavorable au bon déroulement des opérations. Jusqu’à présent, à travers le pays, seulement 1.2 % des 4 millions d’électeurs ont pu s’inscrire sur les registres électoraux.
Dans ce contexte de recrudescence de l’insécurité, surtout à Port-au-Prince, le président du Conseil Electoral Provisoire (CEP), Max Mathurin, n’écarte pas la possibilité que les élections soient repoussées
Mais le gouvernement provisoire a fait part de nouvelles dispositions afin de faciliter la bonne marche du processus électoral. Les édifices publics seront rendu disponibles pour les activités d’inscription et la carte électorale sera décrétée obligatoire.
Le premier ministre Gérard Latortue a déclaré qu’il maintient son mot de laisser le pouvoir le 7 février 2006, lorsqu’un président élu sera investi. [wa jj gp apr 03/06/2005 17:00]