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Politique : Près d’une dizaine d’organisations féministes qualifient d’illégal l’arrêté nommant un nouveau Conseil électoral provisoire en Haïti

Appel « à faire barrage à tout projet, qui ferait sombrer Haïti à nouveau dans la dictature »

P-au-P, 29 sept. 2020 [AlterPresse] --- Près d’une dizaine d’organisations féministes [1] qualifient d’ « illégal » l’arrêté présidentiel du 18 septembre 2020 nommant un nouveau Conseil électoral provisoire (Cep), dans une note de protestation et de mise en garde, en date du lundi 28 septembre 2020, transmise à l’agence en ligne AlterPresse.

« Cet acte politique vient confirmer les velléités autoritaires du président Jovenel Moïse », critiquent ces organisations féministes, qui affirment prendre leur distance face à « un processus, qui viole et met en veilleuse la Constitution » et à « un projet, susceptible de saper les acquis démocratiques et de menacer l’existence des mouvements sociaux, du mouvement féministe ».

Les conditions, nécessaires à la tenue d’élections démocratiques, ne sont pas aujourd’hui réunies, estiment ces organisations féministes, qui fustigent ce qu’elles appellent « un Conseil électoral fabriqué par l’exécutif ».

Face à ces dérives et velléités antidémocratiques, ces organisations féministes appellent les institutions et organisations démocratiques « à faire barrage à tout projet, qui ferait sombrer Haïti à nouveau dans la dictature ».

Il faut une solution haïtienne et pérenne de la crise sociopolitique et des inégalités structurelles, qui excluent la majorité des communautés, en particulier les femmes, préconisent ces organisations féministes, qui souhaitent une solution, ouvrant la voie à d’autres pratiques politiques soucieuses de l’intérêt collectif.

Ces organisations féministes entendent « participer à toutes initiatives, ayant pour objectif une solution, qui prend en compte la corruption, le clientélisme, l’impunité, l’exclusion et garantit les droits et libertés des citoyennes et citoyens ».

Le président Jovenel Moïse a procédé, à l’installation, le mardi 22 septembre 2020, au Palais national, des 9 membres du Cep, en dépit de l’absence de prestation de serment à la Cour de Cassation et des vives critiques, exprimées par divers secteurs notamment politiques et de droits humains contre ce Cep, considéré comme inconstitutionnel. [emb rc apr 29/09/2020 12:50]


[1Les organisations féministes, signataires de la note de protestation et de mise en garde, en date du 28 septembre 2020, sont Kay Fanm, Solidarite fanm ayisyèn (Sofa), Fanm Deside, Rezo fanm nan radyo kominotè ayisyen (Refraka), Groupe d’appui au développement du Sud (Gades), Fanm yo la, Nègès Mawon, Fondation Toya, ainsi que la féministe indépendante Sabine Manigat