P-au-P, 18 sept. 2020 [AlterPresse] --- Plusieurs familles, devenues déplacées forcées, de Bel Air (quartier qui surplombe le Champ-de-Mars, principale place publique dans la capitale) appellent l’État haïtien à les aider à reprendre une vie normale, après les violences des gangs armés des mois d’août et de septembre 2020, perpétrées dans la zone, selon les témoignages recueillis par l’agence en ligne AlterPresse.
De nombreuses familles ont été contraintes de fuir le Bel Air, pour se protéger des attaques de bandes armées de la fédération des gangs, dénommée G9. Certaines d’entre elles se sont réfugiées avec désespoir chez des religieux à Solino, non loin du Bel Air.
« J’ai trois enfants. Je vendais des sucreries dans les écoles classiques. Maintenant, que j’ai tout perdu, je ne sais pas comment je vais faire pour recommencer », témoigne, l’air triste, Claudette Lacombe, habitante de Bel Air.
Beaucoup de ces personnes interviewées disent ne pas se sentir trop à l’ abri chez les religieux à Solino.
Elles se plaignent d’être mal installées dans ce centre, où chaque salle de refuge comporte environ 14 personnes.
La plupart des personnes déplacées, qui reçoivent un repas au moins tous les deux jours, restent sur leur faim.
« Ma maison a été incendiée, j’ai tout perdu. Je porte ces mêmes vêtements depuis trois jours. Quand on distribue des matelas, je n’en reçois jamais, à cause des bousculades lors des distributions », déplore Florine Vital, une victime.
Un jeune adolescent du quartier de Bel Air raconte, d’un air triste et d’une voix tremblante, combien son avenir semble hypothéqué dans pareilles circonstances.
« Un ami du quartier, qui m’appréciait bien, m’aidait à payer les frais de ma scolarité. J’ai perdu mes matériels de jeux, avec quoi je gagnais un peu d’agent », témoigne-t-il à AlterPresse.
Fin août et début septembre 2020, divers actes de violences de gangs armés ont été perpétrés contre des habitantes et habitants, dans la zone du Bel Air (centre-ville de Port-au-Prince).
En plus de pertes en vies humaines, plusieurs maisons et véhicules ont été incendiés, lors de ces attaques violentes de gangs armes, qui n’ont pas été inquiétés par la Police nationale d’Haïti (Pnh). [dj emb rc apr 18/09/2020 14:35]