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Haïti-Assassinat : Une messe de requiem, ce vendredi 18 septembre 2020, à Pétionville, en mémoire de Me. Monferrier Dorval

P-au-P, 18 sept. 2020 [AlterPresse] --- Une messe de requiem a été chantée, dans la matinée de ce vendredi 18 septembre 2020, à Pétionville, en mémoire du bâtonnier de l’ordre des avocates et avocats de Me. Monferrier Dorval, assassiné de 3 balles, à l’âge de 64 ans, le 28 août 2020, à Pèlerin 5, dans la même zone où habite le président Jovenel Moïse, dans la commune de Pétionville (à l’est de la capitale, Port-au-Prince).

Cette messe a rassemblé notamment des membres de la famille de Me. Monferrier Dorval, des avocates et avocats du barreau de Port-au-Prince, d’anciens parlementaires, des dirigeants d’organisations politiques, de droits humains, des représentantes et représentants de la société civile et du secteur universitaire.

« Me. Monferrier Dorval fut sciemment, sauvagement et crapuleusement exécuté par des bandits. Cette cérémonie symbolique se veut être un temps de communion avec lui et entre nous », exprime Monseigneur Pierre André Dumas, de l’église catholique romaine, lors de la cérémonie religieuse.

La Cour pénale internationale commence à préparer des dossiers, pour traduire les coupables des assassinats et crimes devant la justice, déclare Pierre André Dumas, chaudement applaudi par l’assistance.

Il souligne combien Me. Dorval s’était profondément engagé en faveur de l’émergence d’un vrai état de droit en Haïti, respectant les principes et les mécanismes de fonctionnement des institutions républicaines, fondées sur les vertus régaliennes.

Le bâtonnier menait ce bon combat juridique avec toute la fougue intellectuelle, éthique, philanthropique et humaine.

Dorval a contribué à la formation de plusieurs générations d’étudiantes et d’étudiants en droit, à la déontologie professionnelle, à la transparence juridique, à l’aspiration profonde pour une vraie justice sociale, rappelle Monseigneur Dumas.

Me. Monferrier Dorval a également lutté en faveur d’un droit fondateur et d’une nouvelle Haïti, où chacun doit recevoir ce qui lui est dû, poursuit Pierre André Dumas, lors de la messe célébrée à l’église (catholique romaine) Saint-Pierre, dont les parages sont fortement sécurisés par la Police nationale d’Haïti (Pnh).

« Nous ne laisserons pas le macadam, tant que nous obtenons pas justice », lâche une avocate, lors d’un début de mouvement de protestations sur les lieux, pour continuer de réclamer justice pour Me. Monferrier Dorval.

Des messes sont également organisées dans l’ensemble des 17 autres juridictions à travers le pays.

Les avocates et avocats du barreau de Paris (en France) ont aussi rendu, ce vendredi 18 septembre 2020, un hommage posthume à Me. Monferrier Dorval, devant la Maison des avocates et avocats (Batignolles), à Paris (France), où une gerbe a été déposée devant une photo du défunt.

« Le Barreau de Paris est mobilisé pour faire respecter les droits fondamentaux partout dans le monde : il ne peut plus accepter que des avocats soient assassinés, emprisonnés et torturés », lit-on sur une grande affiche, installée tout près d’un portrait de Me. Monferrier Dorval, dans l’espace. [emb rc apr 18/09/2020 11:20]