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Haïti-Assassinat Me. Monferrier Dorval : L’ordre des avocates et avocats de Port-au-Prince dénonce une obstruction à l’enquête

P-au-P, 15 sept. 2020 [AlterPresse] --- Le Conseil de l’ordre des avocates et avocats de Port-au-Prince proteste contre l’intrusion du premier ministre, Joseph Jouthe, et du protecteur de la citoyenne et du citoyen, Me. Renan Hédouville, dans l’enquête judiciaire en cours sur l’assassinat de 3 balles, le 28 août 2020, du bâtonnier de Port-au-Prince, Me. Monferrier Dorval à Pèlerin 5, dans la même zone où habite le président Jovenel Moïse, dans la commune de Pétionville (à l’est de la capitale, Port-au-Prince), dans une note publiée le 14 septembre 2020 et dont a pris connaissance l’agence en ligne AlterPresse.

Joseph Jouthe et Me. Renan Hédouville transforment l’infraction du vol de nuit, reprochée aux policiers, sécurisant la maison de la victime, en une faute administrative, déplore le Conseil des avocates et avocats de Port-au-Prince, qui assimile les récentes déclarations de ces deux autorités à une obstruction à l’enquête en cours.

Le gouvernement de Joseph Jouthe avait plaidé pour l’élargissement immédiat de 5 agents (emprisonnés le 11 septembre 2020) de l’Unité départementale de maintien d’ordre (Udmo), qui étaient chargés de sécuriser la maison de Dorval.

Le parquet près le tribunal civil de Port-au-Prince a décidé de faire libérer, en début d’après-midi, le samedi 12 septembre 2020, 5 agents de l’Udmo, préalablement incarcérés à la prison civile de Port-au-Prince (plus connue sous le nom de « pénitencier national »).

Cette décision a fait suite à la déclaration de Jouthe, consécutive à un mouvement violent de protestations de policiers nationaux, dans les rues de la capitale, Port-au-Prince, et de la municipalité de Delmas (au nord-est de Port-au-Prince), pour exiger la libération des 5 agents de l’Udmo, arrêtés le vendredi 11 septembre 2020.

Le parquet près le tribunal civil de Port-au-Prince les soupçonnait de « n’avoir pas rempli la mission de sécuriser la résidence de Me. Monferrier Dorval ».

Dans sa note, le Conseil de l’ordre des avocates et avocats de Port-au-Prince critique aussi l’adresse à la nation du président Jovenel Moïse, le 29 août 2020, ainsi que la lettre du titulaire du Ministère des affaires étrangères et des cultes (Maec), Claude Joseph, adressée aux ambassadeurs des pays accrédités en Haïti,, qui tentaient d’orienter l’opinion sur des pistes qu’ils ont privilégiées.

Eu égard à l’ensemble des irrégularités, entachant l’enquête en cours, le Conseil de l’ordre des avocates et avocats de Port-au-Prince exprime ses inquiétudes, quant à la volonté réelle des autorités publiques de mener une enquête crédible.

Il appelle tous ses membres à rester mobilisés jusqu’à l’arrestation, le jugement et la condamnation de toutes celles et de tous ceux, qui seraient impliqués, dans l’assassinat du professeur Monferrier Dorval.

Dans un communiqué, l’organisme de défense des droits humains Fondasyon Je Klere (Fjkl) estime que les déclarations des autorités politiques renforceraient les éléments troublants, entourant l’assassinat du bâtonnier de l’ordre des avocats de Port-au-Prince, Me. Monferrier Dorval.

La Fjkl se réfère principalement à la déclaration du chef du gouvernement, Joseph Jouthe, qui, dans la presse, a qualifié de faute administrative l’attitude des policiers, qui étaient chargés de garantir la sécurité de la scène du crime, dans la résidence du bâtonnier.

Plus d’une cinquantaine d’avocats seraient menacés de morts et objet d’espionnage de proches du pouvoir, a dénoncé le Jeune barreau de Port-au-Prince, en lien avec l’assassinat de 3 balles, le vendredi 28 août 2020, du bâtonnier de l’ordre des avocats de Port-au-Prince, Me. Monferrier Dorval, à Pèlerin 5, dans la même zone où habite le président Jovenel Moïse, dans la commune de Pétionville (à l’est de la capitale, Port-au-Prince). [emb rc apr 15/09/2020 10:30]