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Genre : Une affaire d’accusations de harcèlement et de viol contre un haut fonctionnaire public suscite de grands remous en Haïti

P-au-P, 14 sept. 2020 [AlterPresse] --- Une affaire d’accusation de harcèlement et de viol contre un haut fonctionnaire public suscite de grands remous dans divers milieux en Haïti, selon les informations rassemblées par l’agence en ligne AlterPresse.

Une pétition, circulant sur les réseaux sociaux, exige des excuses publiques de la part du titulaire du Ministère de la culture et de la communication (Mcc), Pradel Henriquez, pour avoir condamné des dénonciations contre le directeur général de la Bibliothèque nationale d’Haïti (Bnh), Dangelo Néard, et ce qu’il appelle un « nouveau laboratoire de femmes sans scrupule, qui fabrique des accusations de viol ».

Cette pétition, adressée au premier ministre Joseph Jouthe, entend signaler la conduite jugée « inadmissible » de Pradel Henriquez au sein du gouvernement de Joseph Jouthe.

A travers sa note, Pradel Henriquez a fait état d’un nouveau laboratoire de femmes (des femmes surtout) qui auraient des fonds, disponibles en dollars américains, destinés à financer de faux témoignages de viol.

Henriquez encourage la Direction centrale de la police judiciaire (Dcpj) à intervenir très vite « pour démanteler ce gang de faussaires, qui se croient adroits. Mais, qui ne le sont en rien, car, ils ne voient même pas venir la peine qu’ils méritent ».

La publication de la note du titulaire du Ministère de la culture et de la communication viserait à faire taire une parole de femmes qui se libère, critique la pétition, adressée à Joseph Jouthe.

Les antécédents

Dans un texte, publié sur le média en ligne Ayipobost, Mitsouca Célestin affirme avoir été harcelée, en 2014, par Dangelo Néard, lors d’une résidence d’écriture au Centre Pen-Haïti.

« Néard a débarqué un soir dans ma chambre, sans y être invité. Cette scène est assez rigolote, quand j’y repense. Je le vois encore, torse nu, en caleçon sur ses jambes courtes, sauter dans le lit pour nous proposer, car je partageais la chambre avec une autre jeune fille, un plan à trois », témoigne Mitsouca Célestin.

D’autre part, dans un article publié au journal « Le Nouvelliste », Mariah C. Shéba Baptiste a rapporté aussi les témoignages d’une jeune fille, gardant l’anonymat, qui accuse préalablement un jeune écrivain, « un homme plein de bonheur », promu à un nouveau poste de direction générale, de l’avoir violé de sang-froid.

Dans un texte intitulé « Qui veut assassiner Dangelo Néard », publié dans le quotidien « Le Nouvelliste », le concerné qualifie ces accusations de harcèlement et de viol, proférées à son encontre, d’allégations dénuées de fondement et de vérité.

Le nouveau directeur général de la Bibliothèque nationale d’Haïti dit rejeter en bloc toutes les accusations, tous les propos calomnieux, diffamatoires jusque-là portés contre sa personne.

« Ma récente nomination à la tête d’un établissement public prestigieux a suscité beaucoup d’enthousiasmes autant que beaucoup d’agacements, dans certains milieux réactionnaires. Depuis quelque temps, je suis particulièrement pris pour cible par des articles calomnieux... ».

Les insinuations de Mitsouca Célestin « sont nulles et non avenues », rejette Néard, soulignant qu’il n’a essayé, d’aucune manière, de la harceler.

En ce qui concerne l’attitude de Pradel Henriquez, la pétition souligne que « la position de ministre est une haute distinction, qui s’accompagne d’un devoir de réserve pour sauvegarder l’intégrité des actions gouvernementales et conforter la confiance des citoyens dans leur gouvernement ».

En plus d’exiger des excuses publiques de la part du titulaire du Ministere de la culture et de la communication, la pétition, adressée à Joseph Jouthe, dénonce aussi une certaine culture de banalisation du viol des femmes dans la société. [emb gp rc apr 14/09/2020 11:10]