P-au-P, 25 août 2020 [AlterPresse] --- L’Initiative citoyenne de vigilance et de solidarité (Icvs) demande la publication d’un rapport d’audit sur la gestion de la pandémie de Covid-19 (le nouveau coronavirus) en Haïti, en conférence de presse, ce mardi 25 août 2020, à laquelle a assisté l’agence en ligne AlterPresse.
« Le gouvernement devrait présenter un rapport détaillé. Cependant, le rapport disponible est un rapport de décaissements, alors qu’il avait promis un rapport d’audit », critique Vélina Elysée Charlier, membre de l’Initiative citoyenne de vigilance et de solidarité, lors de la présentation du bulletin de l’Icvs pour le mois de juillet 2020.
Le bulletin du mois de juillet 2020 présente un inventaire, auprès de l’État et des bailleurs de fonds, sur la gestion de la pandémie de Covid-19 en Haïti.
« Nous ne voulons pas nous placer en position de juges, mais de citoyennes et de citoyens, qui posent des questions ».
Pour la période de l’état d’urgence sanitaire, due au Covid-19 (20 mars 2020 - 20 juillet 2020), l’État haïtien a pris l’engagement de publier un rapport de dépenses chaque mois.
Cependant, jusqu’au mois de mai 2020, il y eu un rapport de décaissement grosso modo, qui présente un résumé des fonds alloués aux institutions, à travers le Ministère de l’économie et des finances (Mef).
Depuis mai 2020, ces informations ne sont plus disponibles sur le site du Mef, déplore Emmanuela Douyon, membre de la cellule dite de vigilance.
« Nous voulons voir dans quel niveau l’État et les bailleurs de fonds comprennent la nécessité pour appliquer la transparence », a indiqué Ralph Emmanuel François, membre de la cellule de vigilance.
« Nous allons faire le travail de la trajectoire des fonds de 8 institutions. Examiner les promesses, qui ont été faites pour la pandémie de Covid-19, depuis la signature des ententes (…) et voir si les fonds ont été décaissés dans le cadre de l’efficacité ».
Les 8 institutions ont été prises en compte par rapport à leurs niveaux d’influence, en termes de financements et d’opérations, dans la gestion de la pandémie du nouveau coronavirus en Haïti.
Parmi ces 8 institutions, figurent 4 institutions publiques, dont les Ministères de la santé publique et de la population (Mspp), de l’économie et des finances (Mef), de l’éducation nationale et de la formation professionnelle (Menfp) et le Fonds d’assistance économique et sociale (Faes).
Les 4 autres institutions sont l’Agence américaine pour le développement international (Usaid), la Banque interaméricaine de développement (Bid), la Banque mondiale (Bm) et l’Union européenne (Ue).
Ces bailleurs de fonds ont une grande tradition d’accompagnement de l’État. Ils ont une forte influence dans la gestion de la pandémie de Covid-19, tant au niveau des ressources techniques et des fonds qu’ils mettent à disposition, pour l’État.
L’Initiative citoyenne de vigilance et de solidarité souligne que les préoccupations soulevées seront présentées dans son prochain bulletin du mois d’août 2020.
« Des rencontres sont déjà entamées, avec les responsables des institutions publiques, pour discuter sur les informations que la cellule souhaite recueillir, pour pouvoir jouer le rôle de liaison, afin de tester leur pédagogie de partager les informations », explique Ralph Emmanuel François.
La crise de confiance pourrait être résolue si l’État haïtien avait rencontré les organisations citoyennes, en l’absence du parlement, pour leur faire part des commandes qu’il souhaite passer et de celles qu’ils ont reçues dans le cadre de la gestion de la pandémie de Covid-19, estime Edouard Paultre, membre de la cellule de vigilance.
29 de ces 30 contrats ont reçu un avis défavorable de la Cour supérieure des comptes et du contentieux administratif, pour violation des normes de passation des marchés publics, rappelle le Cardh, dans une correspondance adressée à Rogavil Boisguéné, président de la Cscca.
Un autre contrat de 18,669,000.00 millions de dollars américains, conclu avec la firme chinoise Bowang Xia, dont les fonds ont été décaissés par la Banque de la république d’Haïti (Brh), n’a jamais été préalablement soumis à l’appréciation de la Cscca, déplore le Centre d’analyse et de recherche en droits humains. [mj emb rc apr 25/08/2020 16:30]