P-au-P, 24 août 2020 [AlterPresse] --- L’Association des professionnelles et professionnels du pétrole (Appe) nie toutes responsabilités, dans les pertes, enregistrées par l’État haïtien, dans l’importation des produits pétroliers en Haïti.
L’Appe a apporté certaines précisions concernant les pertes enregistrées par l’État haïtien, dans le cadre des marchés pétroliers et d’acquisition des produits pétroliers, à travers une prise de position transmise à l’agence en ligne AlterPresse.
« Il est curieux que ne soit nulle part précisé, dans ledit rapport intérimaire du task force Inspection générale des finances (Igf) / Unité de lutte contre la corruption (Ulcc) / Unité centrale de renseignements financiers (Ucref), que la structure des prix des carburants est gérée, depuis 30 ans exclusivement, par le Ministère de l’économie et des finances (Mef), qui utilise pour cela l’indice Caribbean Posting. Les compagnies pétrolières ont l’obligation de respecter les règles établies par l’État, en commercialisant le carburant selon la structure de prix mise en place par le Mef. Cette dernière s’est toujours appliquée à calculer la différence entre le Caribbean Posting et le Platts après chaque importation. La différence entre le Caribbean Posting et le Platts varie à chaque importation, et la moyenne sur les 4 dernières années a été de 20 centimes. Les compagnies, qui commercialisent les produits pétroliers en Haïti, n’ont aucun contrôle de ces indices et l’augmentation de leur différence en 2019 n’a donc rien à voir avec la libéralisation du marché local », souligne l’Appe.
« Les rédacteurs du rapport attribuent faussement une marge bénéficiaire mirobolante aux compagnies, sans prendre en compte les charges dont elles doivent s’acquitter. Il s’agit de montants, desquels elles doivent payer les coûts associés à la commercialisation des produits pétroliers, puis leurs impôts ».
« Le gouvernement fait état de bénéfices indus, alors qu’il calcule, de manière souveraine, la structure des prix. Les prix des carburants en Haïti sont définis par l’État, qui peut retracer les produits au gallon près. La dévaluation systématique de la gourde, ces 10 dernières années, a engendré des baisses conséquentes des taxes perçues par l’État, en raison de l’augmentation significative du coût des carburants en 2019, de l’augmentation des coûts du transport maritime et des commandes toujours placées dans l’urgence. Ce qui fait encore grimper les factures ».
Selon la Direction de l’inspection fiscale (Dif), l’État aurait enregistré, de mars 2010 à mai 2020, un manque à gagner de 113 milliards de gourdes (US $ 1.00 = 125.00 gourdes ; 1 euro = 145.00 gourdes ; 1 peso dominicain = 2.10 gourdes aujourd’hui), dans l’importation de produits pétroliers en Haïti.
Entre mars 2019 et mai 2020, l’État a connu une perte de 39 milliards 628 millions 590 mille 630.65 gourdes, au cours de la période de libéralisation du marché d’acquisition des produits pétroliers, estime le premier ministre de facto Joseph Jouthe.
Jouthe présentait, le mercredi 19 août 2020, les résultats d’un rapport d’enquête d’une commission tripartite publique, formée de l’Inspection générale des finances (Igf), de l’Unité centrale de renseignements financiers (Ucref) et de l’Unité de lutte contre la corruption (Ulcc).
« Les rapports, comme celui établi par l’Igf-Ulcc-Ucref, doivent servir à fixer les responsabilités, aider l’état à prendre les bonnes décisions, sans transférer torts et responsabilités à ceux qui n’ont fait que respecter les règles en vigueur, en utilisant les structures de prix définies par le Ministère de l’économie des finances », souhaite l’Association des professionnelles et professionnels du pétrole. [dj emb rc apr 24/08/2020 11:25]