P-au-P, 06 août 2020 [AlterPresse] --- Le Ministère de l’éducation nationale et de la formation professionnelle (Menfp) appelle toutes les actrices et tous les acteurs, ainsi que les partenaires à accompagner les élèves, pour les aider à boucler l’année académique 2019-2020, malgré les difficultés liées à la pandémie de Covid-19 (le nouveau coronavirus).
Les professeures et professeurs, directrices et directeurs d’écoles doivent donner de meilleurs encadrements aux élèves, poursuit le titulaire du Menfp, Pierre Josué Agénor Cadet, dans un message audio, publié le mercredi 5 août 2020, pour annoncer la réouverture des classes, prévue pour le lundi 10 août 2020, et dont a pris connaissance l’agence en ligne AlterPresse.
En ce sens, des dispositions auraient été prises au niveau du Ministère de l’éducation nationale pour régulariser et payer plus de 11 mille enseignantes et enseignants, et personnels administratifs.
« Organiser cette première étape de la reprise des cours en présentiel est le produit d’un processus, fondé sur une démarche inclusive, participative, et initiée dès le début de l’état d’urgence sanitaire », selon le Menfp.
« Ce serait immoral et un manque d’éthique, si une personne tente d’empêcher les élèves de reprendre le chemin de l’école », affirme le Menfp, rappelant combien l’école est apolitique.
Le Ministère de l’éducation nationale et de la formation professionnelle appelle aux respects des règles de distanciation physique et au port obligatoire du masque de protection, « car l’école, qui a changé, ne pourra plus être comme avant ».
Scepticisme chez plusieurs organisations syndicales enseignantes autour des dispositions de prévention d’infections au virus de Covid-19 dans les établissements scolaires publics
Les conditions de cette reprise des classes seront un « échec, une catastrophe planifiée », prévient, pour sa part, le coordonnateur de l’Union nationale des normaliens haïtiens (Unnoh), Josué Mérilien, en conférence de presse donnée le mercredi 5 août 2020.
Aucune condition de sécurité n’a été réunie dans la majorité des écoles, en particulier les écoles publiques, constate l’Unnoh.
Le Menfp entame la réouverture des classes sans planification ni préparation. Il ne tient pas compte des problèmes, liés à la crise du nouveau coronavirus pour assurer la sécurité des élèves et des professeurs, déplore l’Unnoh.
« Dans les lycées, certaines classes comptent près de 150 élèves. Comment ces classes seront-elles aménagées » ?, s’interroge l’Unnoh, très sceptique quant au respect des mesures barrières, dont la distanciation physique, le port du masque et le lavage des mains.
Des subventions promises n’ont pas été accordées à l’ensemble des professeurs des écoles privées. Seulement, quelques écoles ont reçu entre 100 mille ou 200 mille gourdes (US $ 1.00 = 121.00 gourdes ; 1 euro = 136.00 gourdes ; 1 peso dominicain = 2:00 gourdes aujourd’hui).
De plus, l’État doit payer des mois d’arriérés de traitements à plusieurs professeurs d’écoles publiques.
Pour assurer une bonne reprise des activités scolaires, il faudrait que l’État paie les frais scolaires pour les enfants, dont les parents ont été décapitalisés à cause de la pandémie du nouveau coronavirus, pour éviter l’échec scolaire, souhaite l’Unnoh.
Un plan devrait également être défini avec les actrices et acteurs, pour analyser les moyens mis en branle par l’État pour faire face aux problèmes, sans mettre en danger la vie des enseignantes et enseignants ainsi que des élèves.
Des organisations syndicales enseignantes, dont l’Unnoh, et des organisations populaires annoncent, pour le lundi 10 août 2020, une journée nationale de mobilisation pour protester contre la réouverture officielle des classes.
La reprise programmée et non planifiée des activités scolaires risquerait de mettre en danger la vie des élèves, des enseignantes et enseignants ainsi que de tous les autres personnels, pendant cette période de Covid-19, craignent ces organisations.
Deux autres journées de mobilisation sont également prévues, les mardi 11 et jeudi 13 août 2020, pour dénoncer la corruption, le vol, l’insécurité, la vie chère et une réouverture officielle compliquée des classes, dans ce contexte de crise sanitaire due au Covid-19. [mj emb rc apr 06/07/2020 15:50]