P-au-P, 03 août 2020 [AlterPresse] --- Mis sur pied, le jeudi 4 juin 2020, par le Conseil exécutif de l’Université d’État d’Haïti (Ueh), le jury de compilation et d’évaluation des remèdes traditionnels, utilisés contre la pandémie de Covid-19 (le nouveau coronavirus), recommande de continuer à faire usage des plantes médicinales contre la maladie, dans son rapport de travail, présenté le jeudi 30 juillet 2020 et dont a pris connaissance l’agence en ligne AlterPresse.
Le jury d’experte et d’experts haïtiens préconise de faire preuve de modération dans les quantités et les mélanges d’espèces, mais surtout d’éviter d’utiliser les plantes, susceptibles de présenter une toxicité.
La population détient une bonne connaissance de la phytothérapie et une habileté, un savoir-faire particulier remontant à plusieurs siècles, dans le maniement et l’association de différentes plantes, reconnaît le jury d’experte et d’experts haïtiens, soulignant combien cette capacité a permis d’éviter de nombreuses pertes de vie au sein d’une population déjà affectée par une situation socio-économique catastrophique.
« Plusieurs recettes sont potentiellement capables de répondre, à la fois, aux symptômes et au blocage des complications, alors que d’autres peuvent prévenir la maladie », relève le jury.
Environ 72 recettes traditionnelles ont été recensées en utilisation pour prévenir et combattre la pandémie de Covid-19.
Il y a eu 70 produits différents dans les recettes, dont une soixantaine d’espèces de plantes et 5 produits d’origine animale et d’origine minérale.
Parmi lesquels, il convient de citer le miel et le gingembre, qui sont les produits les plus utilisés, suivis du citron, de l’aloès (lalwa), du girofle, de l’ail, de l’oignon, de la cannelle et de l’armoise.
Le jury d’experte et d’experts haïtiens met en garde contre l’utilisation, par voie orale, de l’absinthe et l’absinthe marron, ainsi que de la plante dénommée « armoise », car différentes espèces de plantes portent ce même nom.
Il appelle plutôt à en faire une utilisation par voie externe, en prenant un bain.
L’utilisation de la plupart des recettes est déconseillée auprès des femmes enceintes ou allaitantes, et par les enfants en bas âge.
Nombreuses dans le pays et constituant des groupes vulnérables, les personnes souffrant d’hypertension artérielle et celles souffrant de diabète (moun ki soufri sik, nan lank Kreyòl lan), doivent être vigilantes et éviter les recettes à composition complexe.
« Pour éviter un cumul de plantes à effet anticoagulant, il serait conseillé de ne pas faire de mélange de plus de 3 ou 4 plantes à la fois, par voie orale », poursuit le jury d’experte et d’experts haïtiens.
La population doit prendre très au sérieux l’épidémie de Covid-19 et respecter les consignes du Ministère de la santé publique et de la population (Mspp).
La population devrait aussi profiter pleinement des produits locaux, riches en vitamines et minéraux, et consommer davantage d’aliments, tels les cerises, le cacao, les mangues, les avocats, les légumes et les feuilles, le cresson, le ,moringa pour renforcer le système immunitaire contre le virus de Covid-19 et d’autres maladies infectieuses.
Le jury d’experte et d’experts haïtiens plaide également en faveur de la protection de l’environnement, « garant de la santé et du maintien de cette médecine naturelle, qui donne des soins quotidiens à toutes et à tous ».
Composé des professeurs Audalbert Bien-Aimé, ingénieur-agronome, spécialiste en nutrition animale et professeur à l’Ueh, Justin Casimir, chimiste et professeur à l’Ueh, Marc-Félix Civil, docteur en médecine, spécialiste en éthique et professeur à l’Ueh, Ernst Noël, virologue et professeur à l’Ueh, et Marilise Rouzier, biologiste-botaniste et professeure à l’Ueh, le jury avait pour mission d’émettre un avis scientifique et éthique sur les formules et recettes, utilisées contre le virus de Covid-19, en Haïti. [mj emb rc apr 03/08/2020 13:45]
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