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Haïti : Plusieurs partis et regroupements politiques appellent tous les secteurs à empêcher la mise en place d’un Cep croupion, au service de Jovenel Moïse

P-au-P, 29 juill. 2020 [AlterPresse] --- Plusieurs partis et regroupements politiques [1] appellent tous les secteurs de la vie nationale à empêcher la mise en place d’un Conseil électoral provisoire (Cep) croupion (un organisme électoral asservi), « aux ordres d’un président aux abois », dans une position commune dont a pris connaissance l’agence en ligne AlterPresse.

Ces partis et regroupements politiques dénoncent les manœuvres du régime politique du Parti haïtien tèt kale (Phtk) au pouvoir, visant à organiser des élections frauduleuses pour maintenir les corrompus au pouvoir.

Ils en profitent pour saluer la démission en bloc des huit membres restants du Cep, après le départ, le vendredi 3 juillet 2020, de Jean Simon St Hubert, représentant des droits humains.

Cette décision inattendue « vient ajouter un nouveau paramètre à l’équation, déjà complexe, de la politique récente de la république d’Haïti ».

Cette démission contrarie « le plan machiavélique du coup d’État par les urnes avec les cartes « Dermalog » (du nom de la firme allemande, dont le contrat de production de cartes d’identification n’a pas été validé, à deux reprises , par la Cour supérieure des comptes et du contentieux administratif / Cscca) comme instrument opérationnel, se réjouissent ces partis et regroupements politiques.

La mauvaise gestion du pays, par le pouvoir en place depuis février 2017, entraîne des conséquences néfastes sur toutes les institutions de l’État, toutes les couches de la société, mettant aussi en danger les secteurs clés de la vie nationale.

Ces partis et regroupements politiques dénoncent le refus délibéré du président Jovenel Moïse de créer les conditions pour l’organisation des élections en 2018, en vue de remplacer le premier tiers du sénat et, en octobre-décembre 2019, pour renouveler la chambre des députés, le deuxième tiers du sénat et les organes des collectivités territoriales.

Cette situation a ainsi créé volontairement un vide institutionnel, voulu par Jovenel Moïse, en vue de « s’accaparer tout le pouvoir et diriger sans partage le territoire national ».

Cette « volonté autocratique de confisquer tous les pouvoirs » est « symptomatique de sa mégalomanie et de son mépris des règles du jeu démocratique », notent-ils.

Jovenel Moïse ambitionnerait d’organiser des élections bidons « qui lui permettront de placer son successeur, des députés, des sénateurs, aux fins de protéger ses arrières, d’absoudre toute la bande tèt kale / Phtk des crimes de dilapidation des caisses de l’État, de détournement des fonds PetroCaribe » de l’aide vénézuélienne à Haiti, fustigent-ils.

« Une pléthore de décrets, publiés en outrepassant ses pouvoirs strictement limités par la Constitution, expose toute l’arrogance, mais aussi l’incompétence d’un chef d’État, obnubilé par le support de ses alliés, qu’il croit tout puissants, de la communauté internationale ».

Ces partis et regroupements politiques de l’opposition se sont engagés dans une démarche conjointe, « visant à stopper les dérives du pouvoir et ramener le pays sur la voie du fonctionnement régulier des institutions », suivant une déclaration d’engagement qu’ils sont signée le lundi 20 juillet 2020. [emb rc apr 29/07/2020 10:20]


[1Les partis, regroupements politiques et personnalités, signataires de la position commune sont le Secteur dit démocratique et populaire, les partis politiques Organisation du peuple en lutte (Opl), Verite, Veye yo, Inifòs, la Fusion des socio-démocrates (Fusion), le Mouvement patriotique populaire dessalinien (Mopod), Ayiti an aksyon (Aaa), entre autres.