P-au-P, 27 juill. 2020 [AlterPresse] --- Différentes organisations, notamment politiques, estiment nécessaire un dialogue entre tous les secteurs de la vie nationale, pour sortir le pays de l’impasse actuelle, après la démission des membres du Conseil électoral provisoire (Cep).
La démission des membres restants du Cep vient ajouter un autre paramètre dans l’équation politique déjà complexe en Haïti, analyse le coordonnateur du parti politique Fusion des socio-démocrates (Fusion), Rosemond Pradel, dans une interview accordée à AlterRadio/AlterPresse.
Le parti politique Fusion préconise un dialogue entre tous les secteurs de la vie nationale, pour sortir Haïti de l’impasse actuelle.
Il devient plus difficile pour le président Jovenel Moïse de mettre sur pied un nouveau Conseil électoral provisoire (Cep).
Jovenel Moïse ne pourra engager aucun dialogue avec les secteurs de la société, surtout en ce qui concerne l’organisation des élections. De plus, il y aura des mobilisations, dans les jours à venir, pour exiger son départ, poursuit le parti politique Fusion.
« Je suis presque certain, à 98%, que Jovenel Moïse ne peut pas trouver de consensus, ni d’ accord avec les secteurs de la vie nationale, notamment ceux de l’opposition », insiste Chavannes Jean Baptiste, porte-parole du Mouvman peyizan nasyonal Kongrè Papay (Mpnkp), interrogé par AlterPresse/AlterRadio.
Le Mpnkp souligne une incapacité de Jovenel Moïse de continuer à diriger le pays, eu égard aux problèmes liés, notamment, aux dossiers de l’électricité et des produits pétroliers.
Pour sa part, s’exprimant sur AlterRadio/AlterPresse, l’organisme de droits humains Collectif Défenseurs Plus demande aux instances concernées de faire la lumière sur la gestion des membres démissionnaires du Cep et certaines dérives y relatives.
Le directeur du Collectif des Défenseurs Plus, Antonal Mortimé, dénonce une éventuelle connivence entre les conseillères et conseillers électoraux et le président Jovenel Moïse.
Le Collectif Défenseurs Plus invite toutes les forces vives de la nation à se mobiliser pour contraindre le pouvoir à organiser les élections ou à partir.
De son côté, le coordonnateur général de l’organisation paysanne Tèt kole ti peyizan, Orijèn Louis exprime ses réserves, par rapport à la démission des membres restants du Cep, dans des declarations à AlterRadio/AlterPresse.
Tèt kole ti peyizan dit craindre que cette démission soit un plan bien concocté par le pouvoir et le Cep.
Ces conseillères et conseillers électoraux démissionnaires auraient dû remettre plus tôt leur démission, en vue d’éviter d’être impliqués dans les dérives de Jovenel Moïse.
Tèt kole ti peyizan écarte toutes possibilités du secteur paysan de s’engager dans un dialogue avec Jovenel Moïse, en vue de la formation probable d’un nouveau conseil d’administration au Cep.
La présidente du Conseil national spirituel des églises d’Haïti (Conaspeh), la docteure Françoise Saint-Vil Villiers affirme, sur AlterRadio/AlterPresse, regretter que les membres du Cep ne se soient pas retirés avant, au sein de l’institution électorale, vu le contexte difficile auquel fait face la population haïtienne.
« Tout ce qui se fait doit aller dans le sens des intérêts de la population. Si la population est en faveur de la formation d’un nouveau Cep, le Conaspeh sera prêt aussi pour participer dans cette démarche », déclare le Conaspeh.
Les 8 membres restants sur 9 du conseil d’administration du Cep, qui avaient été nommés en l’année 2016, sous le gouvernement provisoire, se sont retirés en bloc de l’institution électorale.
Cette démission en bloc prend son plein effet le lundi 27 juillet 2020, ont précisé les huit membres restants au conseil d’administration du Cep, dans une lettre en date du 24 juillet 2020, adressée à Jovenel Moïse. [emb rc apr 27/07/2020 14:20]